DES COLLEGIENS ET LYCEENS DELOGES ET UNE DIZAINE D’ETUDIANTS ARRETES ENTRE DIOURBEL, DAKAR ET KAOLACK
Manifestation pour la réouverture du campus social de l’Ucad, Les universités renouent avec les perturbations
Les étudiants sont plus que déterminés pour la réouverture du campus social et la reprise des cours en présentiel à l’université Cheikh Anta Diop. ils ont délogé hier plusieurs lycées et collèges dans certaines localités du pays. Cependant, plus d’une dizaine de leurs camarades ont été arrêtés entre Diourbel, kaolack et Dakar par la police dont le président de l’amicale de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Ucad. A Ziguinchor, les étudiants de l’Université Assane ont en grève contre la session unique.
Les universités renouent avec les perturbations. Hier, dans certaines localités du pays, notamment à Diourbel, Dakar, Kaolack, et Ziguinchor les cours se sont arrêtés. Pour cause, les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop sont montés au créneau en délogeant des lycées et collèges. Ce, pour exiger la reprise des enseignements et surtout la réouverture du campus social. «Nous avons décrété ce mot d’ordre consistant à perturber l’ensemble du système éducatif dans toutes les régions et les départements. C’est pourquoi nous avons aujourd’hui (hier) délogé des élèves des établissements dans l’ensemble du territoire. Malheureusement la police a interpellé 7 de nos camardes à Diourbel, et 9 à Kaolack, et même des présidents d’amicales ont été arrêtés à Dakar», regrette Wally Faye. Il est inadmissible, à ses yeux, de politiser le système universitaire. «On ne va pas accepter qu’on sacrifie notre avenir pour des raisons politiques. Aujourd’hui, les professeurs et les doyens ont estimé que l’université est opérationnelle mais le Directeur du Coud, Maguette Sène, veut dérouler un calendrier politique. D’autant que la plupart d’entre eux ont leurs fils au Canada ou aux Etats-Unis et ils ont démarré les cours depuis le mois de septembre. Ils veulent nous sacrifier. C’est inacceptable !» affirme le responsable des étudiants. Il promet ainsi la poursuite de la lutte jusqu’à la réouverture du campus social.
LES ELEVES DES LYCEES DELAFOSSE ET BLAISE DIAGNE DELOGES
Voulant tenir une assemblée générale suivie d’un point de presse au campus, les responsables des amicales des étudiants de Dakar ont été dispersés par les forces de l’ordre à coup de grenades lacrymogènes. Après plusieurs minutes d’affrontements avec la police, certains se sont réfugiés à l’intérieur du bâtiment du Faseg pour échanger avec la presse. Très remonté contre les autorités, Abdou Lahat Ndiaye, membre du collectif, fustige l’attitude des policiers. «Vous voyez ce que nous sommes en train de vivre en tant que représentants des étudiants. Nous n’arrivons pas à échanger avec la presse dans notre propre maison. Nous sommes pourchassés comme des bandits alors que nous ne demandons que la reprise normale des enseignements et apprentissages», regrette le représentant des étudiants. Pour lui, il est inacceptable de fermer une université pendant 7 mois. «On avait convenu ensemble que le 2 octobre, on allait reprendre les cours. Vendredi dernier, nous avons été convoqués à un conseil d’administration. A l’issue de cette rencontre, le recteur et le directeur du Coud nous ont fait savoir que même pour les procédures de réparation, il leur faut deux mois, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas d’enseignement en présentiel d’ici au mois de mars. Et c’est inacceptable», pestent Abdou Lahat Ndiaye et ses camarades avant d’aller déloger les élèves du lycée Delafosse et ceux de Blaise Diagne. A l’image de Dakar et Diourbel, les étudiants de Ziguinchor régulièrement inscrits à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ont également fustigé la décision du conseil académique universitaire de repousser l'ouverture du campus social pour deux mois encore. Convaincus que la décision politique ne doit pas primer sur l'avenir de plus de dix mille étudiants, Simon Sambou et ses camarades membres du Collectif des étudiants de Ziguinchor demandent aux autorités compétentes de se prononcer sur la réouverture de l'université. «Nous ne demandons qu'une seule chose : que nos études ne soient pas politisées. Nous demandons à rejoindre nos amphis», affirme le porte-parole. Il invite toutefois ses camarades à privilégier la diplomatie à la place de la violence.
LES ETUDIANTS DE L’UASZ DE ZIGUINCHOR EN GREVE CONTRE LA SESSION UNIQUE
Les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor ont bloqué également les cours. Ils protestaient déjà contre les chantiers inachevés depuis dix ans. Mais la goutte qui a fait déborder le vase est l’annonce d’une session unique à l’UFR de sciences et technologies. Les étudiants qui savent que les autres UFR vont suivre, ont décidé d’arrêter les cours. Ils ne sont pas prêts cette année à être sacrifiés par les autorités comme les années précédentes. En effet, depuis presque deux années, les étudiants de l’Université Assane Seck subissent des sessions uniques sous le prétexte de rattraper le calendrier. Mais le constat est que cela n’a rien résolu. D’où leur refus d’être sacrifiés à nouveau. C’est dire qu’on tend vers une crise universitaire sans précédent si les autorités ne trouvent pas une solution rapidement.