LE SG DU SELS HAMIDOU DIEDHIOU REPOND A CHEIKH OUMAR ANNE
Hamidou Diédhiou souligne que les accords font suite à des discussions et à des concessions entre les deux parties.
Le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) a présidé, samedi, l’installation de la section de l’Ief de Pété. Hamidou Diédhiou s’est prononcé sur le déficit d’enseignants notoire, surtout au nord-est, la division dans le G7 et la menace du ministère de l’éducation nationale de revenir sur les accords de 2022 suite à la grève décrétée mardi dernier.
L’école élémentaire Oumar Wellé de Pété accueillait samedi dernier les enseignants de l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) affiliés au Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) pour l’installation de sa section. Une installation présidée par Hamidou Diédhiou, secrétaire général national du Sels qui n’a pas pu se tenir faute de quorum. Le ministère de l’Education nationale avait reconnu, lors du conseil interministériel du 22 septembre dernier, un déficit de 8 883 enseignants au niveau national. Mais ce sont les zones périphériques comme Podor, Matam, Tamba et Kédougou qui souffrent le plus avec comme solution à la clé des classes spéciales, les réductions horaires et les redéploiements au niveau du moyen secondaire. Ainsi, Hamidou Diédhiou de dire : «Ce déficit de 8 883 enseignants fait état de la situation actuelle alors que les normes internationales indiquent un enseignant pour 45 élèves. Cela veut dire que l’Etat du Sénégal doit s’atteler pour une éducation de qualité à l’éradication des classes pléthoriques mais la suppression des classes spéciales et double flux.» Hamidou Diédhiou révèle que le problème ne s’arrête pas là car, «une étude faite par la Cosydep en 2018 fait état de 1 million 500 mille enfants en âge d’aller à l’école ne le sont pas». Sur la question du déficit d’enseignants à laquelle il faut opposer une bonne politique de recrutement, Hamidou Diédhiou propose «un plan Marshall échelonné sur 3 à 4 ans où l’Etat s’évertuera à recruter un nombre conséquent d’enseignants».
Le Sels condamne la menace brandie par le ministre de l’Education
Le secrétaire général national du Sels est revenu sur la division du G7 (les 7 syndicats d’enseignants plus représentatifs) car au courant de l’année 2023, le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (Cusem) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems) se détachent peu à peu du groupe des 7 pour décréter des mots d’ordre de grève. Ainsi, le syndicaliste réagit en ces termes : «Je respecte leur position. Mais je sais que les syndicats que sont le Sels, l’Uden, le Siens et le Snelas/Fc sont dans une plate-forme commune, nous partageons nos points de vue. Nous sommes en train de travailler à comment régler la question des enseignants décisionnaires en tenant compte du contexte.» Ainsi, le syndicaliste reconnaît bien l’émiettement du mouvement syndical : «Le mouvement syndical est fragilisé avec plus de 43 organisations syndicales d’enseignants. Il est d’autant de grave quand les gens vont en grève en ordre dispersé sans planification, sans concertation, et c’est dommage.» Et la journée morte décrétée par le Cusems et le Saems mardi dernier avait vu la réaction du ministère de l’Education nationale qui, par un communiqué, va jusqu’à menacer de revenir sur les accords de 2022.
Hamidou Diédhiou souligne que les accords font suite à des discussions et à des concessions entre les deux parties. Il ajoute : «Quand nous signions le protocole d’accord, il n’y avait pas de condition, si ce n’est le respect des engagements.» Il trouve, par conséquent, cette déclaration de Cheikh Oumar Anne «scandaleuse». Le bureau exécutif national du Sels donne rendez-vous aux enseignants de l’Ief de Pété au mois décembre pour la mise en place de la section de Pété.