LES FAUSSES ASSURANCES DU MINISTRE MOUSSA BALDE A PROPOS DE L’UCAD
Venu présider samedi dernier présider la cérémonie de graduation de 804 étudiants diplômés de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Mbour, le ministre de l’Enseignement supérieur a refusé d’admettre l’éventualité d’une année blanche à l'UCAD
Venu présider samedi dernier présider la cérémonie de graduation de 804 étudiants diplômés de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Mbour, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a refusé d’admettre l’éventualité d’une année blanche à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Une Université où les cours de l’année académique sont suspendus depuis juin dernier suite aux violences qui avaient éclaté dans les campus pédagogique et social de ce temple du savoir après le verdict de l’affaire de viol présumé opposant Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr.
« J’ai rencontré le Saes, nous avons discuté. Nous avons le même objectif c’est que l’université soit la plus performante possible et nous travaillerons à cela. Selon le Conseil académique de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar qui s’est réuni récemment, il avait décidé de poursuivre à distance l’année universitaire après les événements du 1er juin 2023. Le Conseil académique a décidé de terminer l’année avec des cours à distance ensuite on verra comment reprendre la nouvelle année », a expliqué le Pr Moussa Baldé samedi dernier à Mbour à l’issue des cérémonies d’inauguration du nouvel ENO (Espace Numérique Ouvert) de la capitale de la Petite côte et de graduation de 804 étudiants diplômés en Licence et Masters des promotions 3, 4, 5, 6 et 7 de cet ENO.
Par cette déclaration, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Innovation fait fi de la réalité sur le terrain. Sa sortie sonne comme une vaste entreprise de leurre.
Pour rappel, le 2 juin dernier, en raison de l’ampleur des dégâts occasionnés par des étudiants en furie en juin dernier, le Conseil académique de l’UCAD avait décidé de la suspension immédiate des cours en présentiel et de la fermeture du campus social jusqu’à nouvel ordre. Il avait été proposé de continuer les cours à distance. Mais, depuis lors, cette option n’a pas prospéré, ce qui fait que l’année académique 2022/23 est restée en l’état. Récemment, les étudiants avaient exigé la réouverture immédiate du campus social comme condition pour la reprise des cours. Ils ont été rejoints dans leur position par les professeurs en tout cas ceux affiliés au Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) qui en plus ont exigé la reprise immédiate des cours en présentiel. Ces professeurs ont d’ailleurs indiqué qu’ils mettent fin aux cours à distance. Ce qui fait que le blocage est réel à l’Université de Dakar. Jusque dans la deuxième décade du mois de novembre, l’année académique 2022 /23 n’est pas bouclée alors que dans d’autres Universités celle 2023/2024 a démarré.
Le Professeur Moussa Baldé, qui était à Mbour pour inaugurer l’espace numérique ouvert de la ville, a estimé que c’est l’un des plus importants du pays au vu de son effectif de 4 438 étudiants. « La réception de cet ENO va permettre à l’Université de mieux former les étudiants du département de Mbour grâce aux nombreuses commodités techno-pédagogiques qu’il offre. Je veux citer : un amphithéâtre de 200 places doté d’un système de visioconférence, deux open spaces de 100 places chacun, une salle de visioconférence, une connexion Internet haut débit, un espace administratif, une salle de télémédecine, etc… » a expliqué le ministre.
Selon lui, l’Eno contribue de manière significative au développement du capital humain, offrant des formations qualifiantes et performantes grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Au cours de la cérémonie, les diplômés en Licence et Master des promotions 3, 4, 5, 6 et 7, soit 804 étudiants de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Mbour, ont reçu leurs parchemins. Cette année, c’est Seynabou Faye, de la 3ème promotion en Administration Economique et Sociale (AES) qui est la meilleure étudiante, avec une moyenne de 16, 5/20. A ce titre, elle a été désignée porte-parole des récipiendaires et a lu le serment d’engagement solennel de tous les diplômés. « Nous promettons de rester attachés à nos racines locales en soutenant notre communauté, en contribuant au développement et à l’enrichissement de nos terroirs », a-t-elle dit notamment.
Le Pr Moussa Lô, Recteur, se rappelant d’un reportage qui date de 2015, écrit par le journal « Le Monde » sur l’ENO de Mbour et titré en gros : « Le calvaire des étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal », dit se réjouir aujourd’hui que l’Eno puisse relever tous les défis jusqu’à célébrer ses 10 ans d’existence sous le thème : « 10 ans de proximité, l’UN-CHK, un atout pour les terroirs ». L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK, ex-UVS) a opté pour la décentralisation de ses « Graduation Days » afin de se rapprocher davantage des communautés locales et de matérialiser ainsi son slogan « Foo nekkeu Foofula ».
Notons que cette cérémonie de Graduation décentralisée à Mbour a eu pour parrain le maire de Mbour Cheikh Issa Sall. D’ailleurs ce dernier s’est réjoui des résultats obtenus par la première promotion d’étudiants qui vont devoir intégrer le marché de l’emploi. «En tant que parrain de la cérémonie, mais également en ma qualité de Maire de la ville, je tiens à exprimer notre satisfaction et magnifier l’honneur que vous nous faites en organisant la graduation de 804 étudiants de l’Université Numérique du Sénégal (UNS) Cheikh Hamidou Kâne à Mbour. Cette célébration représente une consécration de jeunes Sénégalais qui se sont sacrifiés pendant au moins trois longues années afin d’obtenir leurs diplômes. Vous me permettrez de rendre un vibrant hommage à ces 400 récipiendaires devant leurs familles en présence des autorités » a déclaré le maire de Mbour, Cheikh Issa Sall.