MATAM, UNE RENTREE SCOLAIRE MOUVEMENTEE
Enseignants agressés et insultés par leurs élèves, mutation…20 jours seulement après l’ouverture des classes, les collèges et lycées de la région de Matam ont été paralysés par un débrayage ce lundi à 9 heures et le mardi 10 pour une grève totale
C’est un début d’année scolaire mouvementé dans la région de Matam. Un enseignant muté, d’autres agressés par leurs propres élèves qui n’ont pas digéré leur exclusion… les plaintes et complaintes se multiplient. Et les syndicalistes ont averti avec deux jours de grève.
20 jours seulement après l’ouverture des classes, les collèges et lycées de la région de Matam ont été paralysés par un débrayage ce lundi à 9 heures et le mardi 10 pour une grève totale. Un mot d’ordre de grève décrété par l’intersyndicale Cusem/Saemss. Les deux syndicats n’ont pas digéré la mutation de l’enseignant El Hadji Dièye en service à Younouféré, dans le département de Ranérou, pour «nécessité de service» au collège de Thilogne. L’autre problème est que l’inspecteur d’académie, Mbaye Babou, après avoir réglé le problème des élèves exclus du lycée, croyait profiter du redéploiement d’enseignants pour parer au déficit dans les collèges et lycées de la région. Les enseignants du Moyen secondaire qui ont passé moins d’un mois à l’école rencontrent plusieurs problèmes.
Dans la nuit du jeudi dernier, partis acheter le dîner, des enseignants du lycée d’Agnam Civol ont été agressés par des élèves exclus. Les professeurs s’en sont sortis avec des blessures. Le lendemain les cours ont été suspendus au lycée et les enseignants ont déposé une plainte contre leurs agresseurs qu’ils avaient identifiés. Comme le malheur des enseignants de Agnam ne vient pas seul, le surveillant général du collège d’Agnam reçoit des injures publiques de la part d’un élève de 6ème qui venait de redoubler la classe pour la deuxième fois. L’élève qui n’a pas nié les faits est en garde à vue à la brigade de gendarmerie des Agnam depuis samedi et ses parents avaient pris d’assaut la maison du surveillant général. Écœurés par tous ses cas d’indiscipline, les enseignants du Moyen-secondaire ne comptent pas lâcher l’affaire jusqu’au retour de leur collègue à son poste à Younouféré et le jugement des agresseurs et insulteurs de leurs collègues des Agnam.