PENURIE D’ENSEIGNANTS À ZIGUINCHOR
Au-delà de la problématique des 52 établissements qui, jusqu’ici, ne sont pas fonctionnels, l’académie de Ziguinchor va aborder cette année scolaire 2023-2024 avec un gap de 258 enseignants
Au-delà de la problématique des 52 établissements qui, jusqu’ici, ne sont pas fonctionnels, l’académie de Ziguinchor va aborder cette année scolaire 2023-2024 avec un gap de 258 enseignants. Sur le plan des équipements, la capitale régionale du Sud, en plus des écoles à réhabiliter, est confrontée à un déficit de 22.216 table-bancs, le nombre nécessaire pour pouvoir remplacer les 1.153 table-bancs qui ont été détruits lors des manifestations du mois de juin dernier.
La rentrée des classes se profile. A Ziguinchor, les autorités en charge de l’éducation se préparent à accueillir les élèves dans des conditions optimales. Cependant, cette académie a plusieurs équations à résoudre. Il s’agit du déficit d’enseignants qui affecte tous les cycles, de la pénurie de table-bancs mais aussi la question relative aux 52 structures scolaires qui ne sont pas fonctionnelles. Cette année, le gap causé par les départs au mouvement national et des retraités est évalué à 258 enseignants avec un besoin de 126 pour l’élémentaire, 39 pour le moyen surtout pour l’Anglais, les Mathématiques et les Sciences de la vie et de la terre (Svt) et 77 enseignants pour l’enseignement secondaire.
Dans la fourchette des 77 enseignants, il y a un besoin de 11 professeurs de SVT, 10 en mathématiques et 16 pour la formation professionnelle. Outre le déficit de ressources humaines, beaucoup d’établissements sont confrontés au manque de table-bancs dont le besoin est estimé à 21.063 contre 15.577 en 2022.
A ce besoin global, viennent s’ajouter les 1.153 table-bancs qui ont été détruits lors des manifestations du mois de juin dernier. Ce qui fait un besoin total de 22.216 table-bancs même si une dotation d’urgence de 900 table-bancs est diligentée auprès de la Direction de l’équipement scolaire. Dans la région de Ziguinchor, les défis à relever sont énormes et l’inspecteur d’académie, Cheikh Faye en est bien conscient. «Pour cette année scolaire, nous avons encore noté des départs. Le déficit d’enseignants est évalué à plus de 250. Mais, nous allons travailler avec les effectifs disponibles en attendant qu’une solution définitive soit trouvée. Pour cela, nous allons mettre le ‘’paquet’’ dès le début de l’année scolaire », a-t-il soutenu, hier, en présence des acteurs de l’Éducation de la région de Ziguinchor, lors de la réunion consacrée aux préparatifs de la rentrée scolaire.
Restant sur la même logique, le patron de l’École dans la capitale régionale du Sud a longuement évoqué l’autre contrainte majeure : les 52 établissements non-fonctionnels dont la plupart ont fait l’objet de saccages lors des manifestations politiques de juin 2023. Il s’agit entre autres, des Cem Boucotte Sud, Boucotte Est, Lyndiane 2, Kénia, Soucoupapaye, le lycée Peyrissac, les écoles élémentaires Amath Barry, Lyndiane 3… Il va falloir rénover tous les établissements scolaires. D’après l’inspecteur d’académie, toutes ces structures ont sérieuses été saccagées et cela peut plomber la reprise immédiate des enseignement-apprentissages. En revanche, Cheikh Faye, a indiqué que des dispositions ont déjà été prises « pour démarrer avec le minimum, avec du mobilier de bureau et du consommable acquis de la part de la Dage et de l’Unicef ». En plus de ces établissements, il y en a d’autres qui sont encore sous les eaux. Sur ce point précis, Cheikh Faye a précisé qu’il faut mobiliser les communautés et les agents du Service de l’hygiène pour pomper l’eau stagnante des cours inondées, désherber, désinfecter et désinsectiser tous ces endroits avant la rentrée des élèves prévue ce 05 octobre. Pour sa part, le gouverneur de la région de Ziguinchor, Guédji Diouf a rappelé qu’il urge de voir au plus vite, quelles sont les dispositions à prendre pour rendre les écoles fonctionnelles dès la rentrée. Pour ce qui concerne le déficit d’enseignants, il a demandé à ce que des ajustements soient faits en attendant de résorber carrément le gap.