MATAM DIT NON ET APPORTE SON SOUTIEN A TOUTES LES VICTIMES
Mme Bakhoum Ndèye Madjiguène Sarr, juriste, membre de l'Association des juristes sénégalaises (AJS), relève que face à l’amplitude du fléau, la sensibilisation et l’alerte doivent être tout le temps de mise, pour lutter contre la violence faite aux femmes
Avec comme slogan «Face aux survivantes de violences, notre soutien pas notre jugement», les femmes ont marché à travers les artères de la ville de Matam, la capitale de la région éponyme, pour manifester leur soutien et solidarité aux victimes de violences basées sur le genre. En ligne de mire, ce sont surtout les cas de Dieynaba Sangharé, une femme qui a subi des violences conjugales et Bineta, une jeune handicapée paraplégique victime de viol, qui ont servi de leviers de dénonciations aux femmes.
Mme Bakhoum Ndèye Madjiguène Sarr, juriste, membre de l'Association des juristes sénégalaises (AJS), relève que face à l’amplitude du fléau, la sensibilisation et l’alerte doivent être tout le temps de mise, pour lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles. «Récemment, on a noté et constaté beaucoup de cas de violence, avec le cas de Dieynaba Sangharé Ndiaye, qui a été victime de violence conjugale et aussi le cas de Bineta, une jeune handicapée paraplégique victime de viol, suivi de grossesse, entre autres cas. Car, comme on l'a toujours dit, il y en a des milliers dans nos maisons et dans les communautés», soutient-elle.
Rappelons que dans l’affaire opposant Dieynaba Sangharé à son ex-époux, le médecin-chef du district sanitaire de Matam, ce dernier a écopé de 45 jours de prison ferme. Ses co-inculpés, D. Mbodj, O. Ly Ba, I. Sow et M. Guèye, ont été condamnés, quant à eux, à 2 mois de prison avec sursis.
Dieynaba Ndiaye, qui avait porté plainte contre son conjoint de l’époque, pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours, ainsi que pour menaces, agressions, voies de fait, complicité et mise en danger de la vie d’autrui, séjourne depuis quelques mois au camp pénal de Liberté 6. Elle est accusée de diffusion de données à caractère personnel, à la suite d’une plainte déposée par son ex-époux. Pour ces faits, Dieynaba Ndiaye a été condamnée à 3 mois de prison, ainsi qu’à une amende de 4 millions de FCFA. Une situation qui continue de mobiliser plusieurs associations de lutte contre les violences faites aux femmes.
Sous ce registre, l’histoire de Bineta, continue aussi de défrayer la chronique. En effet, cette jeune handicapée paraplégique, sensorielle (auditive, vocale) et mentale, qui a eu un bébé, suite à un viol au quartier Moderne 3, situé dans la commune de Ourossogui, continue de vivre dans le cauchemar. Sinon dans le drame, compte tenu de son handicap, car, en plus d'être sourde-muette et aussi handicapée immobile, souffrant d’insuffisance mentale, elle ne peut rien faire pour elle-même sans assistance. Dans ce dossier, on attend toujours la suite de l’enquête.