VIOLENCES DANS LA CAMPAGNE LOCALE DE 2022, DES VOIX DE FEMMES SE FONT ATTENDRE
L’appel à une campagne électorale apaisée dans ces joutes locales se multiplie après les scènes de violences notées dans des localités du Sénégal
L’appel à une campagne électorale apaisée dans ces joutes locales se multiplie après les scènes de violences notées dans des localités du Sénégal. Les organisations de femmes, partenaires du projet VLF-Sénégal, lancent un appel en faveur de la libre expression démocratique, de la transparence et de la paix pour ces élections locales du 23 janvier prochain.
Le 23 janvier 2022, les Sénégalais iront aux urnes pour élire les maires des communes, les président(e)s des conseils départementaux et autres représentant(e)s au niveau local. Pour cette campagne qui a démarré depuis le 08 janvier dernier, des scènes de violences sont notées dans plusieurs localités liées aux tensions politiques ou à des rivalités entre militants.
Pour les organisations de femmes partenaires du projet (Voix et Leadership des femmes au Sénégal) : « lorsque ces violences surviennent, les femmes et les jeunes en sont les principales victimes, en dépit de leur faible implication dans la gestion et le règlement des violences politiques ».
Et de poursuivre : « déjà pendant la période pré-électorale assez tendue, plusieurs affrontements entre militant(e)s de partis adverses ont entraîné des blessés, amenant ainsi les Sénégalais à craindre le pire. Cette situation s’est confirmée depuis le démarrage de la campagne électorale, depuis le 8 janvier 2022, avec des discours incitant à la violence et des affrontements ayant causé des blessé(e)s graves dans plusieurs localités du pays ».
Ces violences électorales notées dans l’espace public ont des conséquences fâcheuses. Selon des organisations de femmes qui ont communiqué sur la question, hier, dimanche, elles touchent plus les femmes militantes de partis, électrices et surtout candidates. « Dans la même veine, ces dernières font l’objet de nombreuses attaques caractérisées, à travers l’espace public numérique. Militantes de partis, elles sont aussi stigmatisées, violentées et en tant qu’électrices, elles subissent souvent des pressions sociales quant à leur choix politique et électoral » ont-elles déclaré.
Au regard de ce contexte électoral assez tendu, les organisations partenaires du projet (VLF-Sénégal) invitent tous les acteurs politiques dont le Chef de l’État à mettre en place des voies et moyens pour préserver un environnement électoral apaisé qui permettra à tous les Sénégalais d’exercer leur droit de vote de façon libre, transparente et paisible. Aux leaders politiques, ainsi que les candidats à privilégier et prononcer des discours de rassemblement, de paix et de cohésion sociale pour des élections locales paisibles.
Aux chefs religieux et coutumiers, elles incitent à exercer davantage leur rôle de garants de la stabilité sociale et à participer davantage à l’instauration de la paix en ces périodes assez tendues. Quant aux parents, ils sont invités à jouer un rôle de régulateur au niveau de la famille afin que les enfants puissent être en sécurité, en les incitant à rester chez eux en cas de manifestation hostile pour éviter de participer à l’exacerbation des tensions. Les jeunes et les femmes sont interpellés à prendre leurs responsabilités dans l’édification d’un Sénégal paisible et d’une démocratie mature dans le respect de la citoyenneté et de la chose publique.
Enfin, les organisations de la société civile ont à exercer leur rôle de veille et d’alerte et à mettre l’accent sur la formation, la sensibilisation, le dialogue, au niveau communautaire et national pour des élections locales avec zéro violence, alors que les médias et la presse sont invités à faire preuve de plus de responsabilité dans la diffusion et le traitement équitable des contenus allant dans le sens de l’apaisement.