MALGRÉ LES PROMESSES DE LA JUNTE, L'INSÉCURITÉ CROIT AU MALI
En dépit des engagements pris par les autorités maliennes, soutenues par la Russie, les attaques djihadistes se multiplient. Les centres urbains sont désormais menacés
Les autorités de transition ont annoncé mercedi (10.082022) un deuil national de trois jours à compter de ce jeudi pourTessi rendre hommage aux 42 soldats maliens et aux quatre civils tués dimanche 7 août à Tessit, dans le nord-est du pays, près de la frontière du Burkina Faso et du Niger.
Un bilan revu à la hausse par le gouvernement et qui fait de cette attaque la plus meurtrière attribuée à des jihadistes contre les forces maliennes depuis 2019.
Allaye Bocoum de la Convention pour le Mali n'a aucun doute sur la question de savoir qui est responsable de la recrudescence des attaques djihadistes dans le pays. Selon ce proche du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, c'est la France qui soutiendrait les groupes terroristes :
"Nous savons que Barkhane est en train de plier bagages. Et subitement on reçoit le même jour un communiqué qui dit que Barkhane a éliminé des terroristes, il a fait ceci, il a fait cela. Nous croyons que ces rebelles-là bénéficient de la logistique d'un pays. Je crois que c'est la France. Tout le monde sait que la France aujourd'hui, au lieu de privilégier le dialogue et le respect avec les autorités maliennes, avec le peuple malien, préfère venir forcer les choses."
Soutien russe partiel
Pour l'analyste Alexis Kalembry, du bi-hebdomadaire Mali Tribune, c'est au contraire la stratégie des forces russes qui est mal adaptée aux réalités maliennes :
"De façon conventionnelle, les forces étrangères internationales, les Russes notamment, s'efforcent de tracer les communications, de retrouver les gens avec les téléphones, mais les djihadistes restent dans le traditionnel. Les communications sont interpersonnelles, on déplace les gens pour dire les choses, très peu passent par les moyens modernes de communication. Ça complique énormément la tâche. Et si en plus vous ajoutez le fait que les Russes ne parlent pas les langues nationales, ne savent pas décoder les coutumes et les comportements, vous verrez que de ce côté, leur apport serait vraiment négligeable. Les Russes peuvent aider pour ce qui est opérationnel, mais tout ce qui est tactique et stratégique, ça va être difficile."
Mercredi, le colonel Assimi Goita a pu s'entretenir avec son homologue russe, le président Vladimir Poutine. Dans son tweet, le président de la transition malienne a salué la qualité du partenariat entre les deux pays. Un partenariat, je cite "respectueux de la souveraineté du Mali et des aspirations de sa population."