LES JEUNES REPORTERS RÉCLAMENT LA MISE SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE DES ENTREPRISES DE PRESSE PEU SCRUPULEUSES
L'organisation dénonce le non-paiement des salaires des travailleurs à l'approche de la Tabaski. Elle regrette l'utilisation par certains patrons de presse de « leur situation fiscale comme subterfuge pour se dérober de leurs obligations légales »
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) monte au créneau pour réclamer la mise sous contrôle de la justice des entreprises de presse qui ne respectent pas leurs obligations envers leurs employés. Dans un communiqué cinglant publié ce jeudi 13 juin 2024, l'organisation dénonce le non-paiement des droits des travailleurs des médias à l'approche de la Tabaski et exige l'application des procédures prévues par le droit du travail. Celles-ci prévoient notamment qu'une «quand une entreprise n'arrive plus à honorer ses obligations envers ses créanciers y compris les travailleurs, elle doit être soumise à une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens», rappelle la CJRS dans le texte ci-dessous.
"La Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS) constate avec une très grande désolation l'attitude irrespectueuse des entreprises de presse à l'égard de leurs personnels. Cette situation est d'autant plus désolante et grave qu'elle intervient en cette veille de fête de la Tabaski qui est très importante pour ces pères, mères et soutiens de familles.
La CJRS trouve dommage que certaines entreprises de presse utilisent leur situation fiscale comme subterfuge pour se dérober de leurs obligations légales envers les journalistes et techniciens des médias. Il est temps que les autorités, au-delà de la fiscalité, insistent sur le nécessaire respect des droits des travailleurs. Conformément aux dispositions pertinentes du droit HADA, en particulier de l'acte uniforme portant Code des procédures collectives, quand une entreprise n'arrive plus à honorer ses obligations envers ses créanciers y compris les travailleurs, elle doit être soumise à une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens.
L'Etat n'a pas le droit de laisser ce statuquo perdurer au détriment des travailleurs. Si l'objectif est vraiment de faire respecter la loi, il n'a qu'à aller jusqu'au bout de la logique.
La CJRS demande également à l'autorité de veiller au respect strict du Code de la presse sur les conditions relatives à la gouvernance transparente des entreprises de presse, condition sine qua non pour des entreprises viables et une meilleure administration de l'appui au secteur de la presse.
Enfin, la CJRS appelle les patrons de presse à revenir à la raison en respectant scrupuleusement la législation en matière de droit du travail."