MADIAMBAL DIAGNE DÉNONCE LE DANGER DE LA COMPLAISANCE DANS LA PRESSE
Le journaliste estime que le président a dit "une vérité" en évoquant les manquements de certains à faire un journalisme rigoureux. Selon le patron de l'UIPF, la presse doit accepter la critique, au même titre qu'elle critique le pouvoir politique
La 50ème édition des assises de l'Union Internationale de la Presse Francophone, qui s'est tenue cette semaine à Dakar, s'est achevée sur fond de polémique concernant la liberté de la presse au Sénégal.
En effet, lors de la cérémonie de clôture ce jeudi 11 janvier, Madiambal Diagne, président de l'UIPF, est longuement revenu sur les débats soulevés durant l'événement, et notamment sur le discours du président Macky Sall à l'ouverture. Le chef d'Etat sénégalais avait alors tenu des propos critiques envers certains médias locaux, suscitant la controverse.
Interrogé par le site d'information Seneweb, M. Diagne a pris la défense du président, estimant qu'il avait "dit un langage de vérité" en pointant du doigt les manquements de certains titres à faire un journalisme rigoureux. Selon le patron de l'UIPF, la presse doit accepter la critique, au même titre qu'elle-même critique le pouvoir politique.
Mais c'est surtout sur la réaction du journaliste Babacar Fall que le débat s'est envenimé. Ce dernier avait commenté le discours de Macky Sall, soulevant la question de l'ingérence des hommes politiques dans les médias. Or Babacar Fall travaille lui-même pour le groupe D-Média, propriété de l'homme politique sénégalais Cheikh Issa Niass.
Interrogé sur ce point précis, Madiambal Diagne a estimé que "les politiques ont le droit d'être dans la presse comme les hommes d'affaires". Selon lui, Babacar Fall ne peut pas refuser aux autres ce qu'il fait lui-même en acceptant de travailler pour un patron engagé politiquement.