EN COULISSES : ENQUETE DE CE VENDREDI 13 SEPT
Le discours de la méthode de Macky au gouvernement
Veut-on donner un bon coup de fouet au gouvernement en initiant de profondes ruptures ? En tout cas, le Conseil des ministres s'est réuni hier, sous la présidence du chef de l’État, qui a félicité d'emblée Aminata Touré, nouveau Premier ministre, et remercié son prédécesseur, Abdoul Mbaye. Et aux nouveaux membres du gouvernement Mimi 1, Macky Sall a servi le discours de la ''méthode de travail à imprimer à l’action gouvernementale, pour atteindre plus efficacement les objectifs fixés''. Déclinant une des ses préoccupations principales : l'emploi des jeunes, le chef de l’État a ''invité le gouvernement à faire preuve d’innovation et de réactivité dans la mise en œuvre de la politique nationale de l’emploi''. Les secteurs à fortes potentialités ''comme l’agriculture, l’industrie, les télécommunications, l’habitat, les infrastructures et les travaux à forte demande de main-d’œuvre’’.
Macky Sall a aussi insisté sur ''l'opérationnalité'' des instruments pour mener cette politique que sont ''la Banque nationale de développement économique (BNDE), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP) et le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS)''. Au plan social, le Président ''a engagé le nouveau gouvernement à procéder, sans délai, à l’exécution des programmes de bourses de sécurité familiale et de couverture maladie universelle. Il a rappelé toute l’importance de la dimension sociale, dans son programme de gouvernement''.
Après ses remerciements renouvelés au chef de l’État, le Premier ministre Aminata Touré a mis l'accent sur la ''solidarité agissante'' pour engager une ''forte dynamique de convergences, dans la conceptualisation et la mise en œuvre d’importants programmes en faveur des populations les plus démunies''. Mimi a souligné à propos de la préparation de sa Déclaration de politique générale prévue en octobre, qu'''elle s’emploie à identifier des objectifs stratégiques clés par secteur, réalisables et mesurables''.
Mimi emporte dans ses bagages son DAGE
Un mouvement en apparence insignifiant, mais très important. Le directeur de l'Administration générale et de l’Équipement (DAGE) du ministère de la Justice, l'administrateur civil Mamadou Dia, a été muté à la Primature, où il permute avec le titulaire du poste, l'administrateur civil Ibrahima Ndiaye qui migre vers le ministère de la Justice. En clair, le nouveau Premier ministre, Aminata Touré, précédemment garde des Sceaux, a préféré rejoindre le 9e étage du Building administratif, avec son gestionnaire dans les bagages. Preuve que le DAGE Mamadou Dia s'est acquitté de sa tâche à la Justice de manière à satisfaire Mimi Touré. Pour dire qu'on ne change pas une équipe qui gagne, d'autant que la Primature, du temps de l'ancien locataire Abdoul Mbaye, a connu un scandale dans ses services administratifs par le trafic des passeports diplomatiques dans lequel était impliqué Ibrahima Kane.
Me Nafissatou Diop Cissé, Pca du Fonsis
Le bras de fer se poursuit bien entre le Président Macky Sall et celui de Rewmi Idrissa Seck. En effet, la nomination de Me Nafissatou Diop Cissé, Juriste, à la tête de la Présidence du Conseil d’Administration du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) en est une illustration. Cette dernière a quitté Rewmi il y a un mois pour rejoindre le camp de l'Alliance pour la République (Apr). Sa nomination qui était sans doute dans le circuit, intervient à 24 heures de l'annonce du divorce entre Rewmi et Benno Bokk Yaakaar (BBY). Le Fonsis est un ''nouvel instrument'' au service de la politique économique et sociale. Son objectif principal est de ''relancer l’économie nationale et de soutenir les PME-PMI en vue de la création massive d’emplois et de richesses pour les générations actuelles et futures'', note le projet de loi le créant. Les 500 000 emplois promis par Macky Sall en dépendraient. Le fonds, qui sera soumis bientôt à l'Assemblée nationale, aura pour dotation initiale 500 milliards de francs CFA. L’État mobilisera les 150 milliards, et les 350 autres mil- liards seront constitués par la valorisation des titres étatiques détenus dans certaines sociétés comme la SONATEL, expliquent nos sources au fait de son élaboration. Lesquelles ajoutent que la gestion du patrimoine foncier, comme la cession des baux à Saly, alimentera le fonds.
Mahmout Saleh, pour déjouer les ‘’coups d’État rampants’’
Mahmout Saleh a été officialisé en Conseil des ministres, hier, directeur de Cabinet politique du président de la République. Un poste qui semble taillé sur mesure pour le théoricien du coup d’État rampant, juste au moment où celui à qui il appliquait cette théorie fumeuse, Idrissa Seck, vient de prendre le maquis, en se démarquant de Benno Bokk Yaakaar. Mais les cogitations du nouveau gourou attitré de Macky Sall n'iront pas uniquement vers le leader de Rewmi, car la nomination d’Abdou Aziz Tall comme directeur de Cabinet du Président Sall n’a pas été du goût de certains apéristes, qui avaient déterré le rapport 2002-2003 de la Cour des comptes qui épinglait la gestion de ce dernier à la Loterie nationale sénégalaise (Lonase). Pour eux, donc, Mahmout Saleh comme directeur de son cabinet politique permet de garder un œil sur l’ancien directeur de la Lonase qui veut appliquer sa méthode au fonctionnement de la Présidence.
L’économie d'échelle se poursuit dans les ambassades
L'ambassadeur du Sénégal en Belgique, Amadou Diop, cumule désormais ses fonctions avec celles de représentant auprès de l'Union européenne et de chef de mission auprès de la Commission européenne de l’énergie atomique. L'ambassadeur du Sénégal en Égypte, Mamadou Sall, cumule ses fonctions avec celles d'ambassadeur en Érythrée et en Jordanie. L’ambassadeur en Côte d'Ivoire, Lahat Sourang, ajoute à ses fonctions celles d’ambassadeur au Niger, comme l’ambassadeur Saoudatou Ndiaye Seck, en poste au Gabon, qui assure la représentation diplomatique du Sénégal en Angola.
Biens mal acquis, le parcours du combattant continue pour Karim Wade
Arrivé quelques instants avant 10 h, l'ancien ministre d'Etat a dû répondre à mille et une questions du Procureur spécial de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Le face-à-face a duré sept heures d'horloge et a porté, selon nos informations, sur des comptes bancaires ouverts dans la Principauté de Monaco et dont Karim Wade est soupçonné d'être propriétaire de tout ou partie. En l'espèce, c'est une somme de 99 milliards de francs Cfa qui intrigue les enquêteurs. L'enjeu pour le fils de l'ancien chef de l'Etat, c'est la perspective d'une nouvelle mise en demeure de justifier l'origine de cet argent qui lui appartiendrait, ce qui se traduirait in fine par une deuxième inculpation alors que la première est en cours. Aujourd'hui encore, l'ancien ministre des Transports aériens sera pour la troisième journée consécutive dans les locaux du Procureur spécial de la Crei.
Mamadou Oumar Ndiaye rend visite à Karim Wade
Cela ne se passe pas tous les jours. Un directeur de publication et pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit de Mamadou Oumar Ndiaye, a rendu visite à Karim Wade avant-hier, à la Maison centrale d'arrêt et de correction de Rebeuss. Le Directeur de publication de l'hebdomadaire ''Le Témoin'' a eu droit à un tête-à-tête avec Karim Wade pour lui témoigner sa solidarité dans les moments difficiles qu'il traverse...Mais la visite de MON, comme le soulignent ses proches, n'a rien de politique, mais reste personnelle. Il faut sans doute rappeler que même si cela a été éphémère, Mamadou Oumar Ndiaye a eu à siéger dans le conseil de surveillance de l'Agence nationale de l'organisation de la conférence islamique (Anoci). Et surtout, il a personnellement connu Karim Wade alors que ce dernier était gamin et que MON travaillait au journal Takussaan et surtout à Sopi...
La SAR observe un arrêt de plusieurs mois
La Société africaine de raffinage (SAR) a déclenché son "arrêt métal", consistant à effectuer des opérations de maintenance périodique et de révision des installations de la raffine- rie de Mbao sur une période pouvant aller jusqu’en janvier 2014, renseigne un communiqué de l’entre- prise, jeudi soir. Programmé pour tous les cinq ans, cet arrêt permettra aux techniciens de l’entreprise, pendant plusieurs semaines, de passer en revue toutes les installations de l’unité en question et de procéder à des changements de matériel après une inspection. Toutefois, la SAR indique que ''la Direction générale, en collaboration avec la Direction technique de la SAR, a pris toutes les dis- positions pour une réussite de cet exercice'', et que ''l’arrêt métal n’impactera point l’approvisionnement du pays en produits pétroliers''. Selon la même source, les dispositions de stockage de réserve et d’importations des produits sont prises par anticipation de cet arrêt. Cette précaution a été prise en collaboration avec le Comité national des hydrocarbures.
Saisie de 185 litres de carburant illicite à Ziguinchor
La vente de carburant dans la rue et dans des bouteilles est assez fréquente en Afrique, de la Guinée au Nigeria et au-delà. La pratique n'est pas encore courante au Sénégal, mais, au sud du pays, les trafiquants ont pignon sur rue. Et c'est au total 14 individus qui ont été interpellés puis déférés au parquet et 185 litres de carburant illicites saisis par la police lors d’une opération de sécurisation organisée mercredi matin dans la commune de Ziguinchor, selon l'APS. La police va continuer cette opération de sécurisation pour démanteler définitivement le réseau de trafiquants illicite de carburant établis dans les 26 quartiers de la commune de Ziguinchor, assure la même source. Les 185 litres de carburant illicite saisis étaient contenus dans 12 fûts et quelques bouteilles. Les interpellés ont entre 22 et 45 ans, des mécaniciens, de artisans, entre autres. Ils ont avoué s’approvisionner auprès des stations-services de la place. Et la police compte convoquer les responsables de ces stations-services pour les mettre en demeure.
Diene Farba Sarr sur son ministère
A la création du ministère de la Promotion des investissements et du Partenariat, certains observateurs se sont interrogés sur l’avenir de l’Agence chargée de la promotion des investissements est des grands travaux de l'Etat (Apix). Ils ont considéré ce nouveau ministère comme un doublon de l’Apix. Ce que dément le nouveau ministre. Hier, en marge du conseil des ministres, Diène Farba Sarr a apporté des précisions. ''L’Apix n’est pas un doublon à mon département. Mon département a une position stratégique, un rôle d’impulsion, de conception, de régulateur''. Or, poursuit-il, ''l’Apix est une structure opérationnelle'' qui gère ''le code des investissements''. Définissant son département comme ''l’aigle des investissements'', M. Sarr pense qu’il y a des choses à ''corriger'' dans les rapports entre investissements publics et privés et qui créent un ''effet d’éviction''. ''Il faut que maintenant on renverse la tendance et que les investissements privés soient le moteur de développement. Et non les investissements publics qui sont orientés vers les infrastructures», dit-il.