30E CONCOURS DE HAÏKOU
Dieynaba Diouf Ndao, lauréate du 1er Prix
La cérémonie de remise des prix aux lauréats du 30ème concours de Haïku organisé par l’ambassade du Japon au Sénégal s’est tenue, hier. Dieynaba Diouf Ndao, professeur de français à la Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée, a remporté le premier prix.
Le Haïku est un court poème traditionnel japonais comportant trois vers et décrivant la nature et les émotions. Cette 30ème édition a vu la participation de 428 participants de 15 nationalités différentes et de quatre continents. Le jury a porté son choix sur la production poétique de Dieynaba Diouf Ndao, professeur de français à la Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée. Elle a remporté le premier prix grâce à ce poème : « Veloutée de vert est la marre bouillonnante, les têtards éclos ». Le deuxième prix est revenu à Youssoupha Mbodj, étudiant au département d’anglais de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Est sorti de son inspiration ceci : « La lune brillait et les étoiles mouraient, phalènes curieuses ». Ce délice, « autour de la vague une envolée de rires crépite et se noie », a valu à Benoist Aloyse Ngor Diouf, fonctionnaire au ministère de l’Agriculture, le troisième prix. Ceux d’encouragement ont été décernés à Daouda Mbow et à Zeynab Ezzedine respectivement enseignant et élève.
Ce concours offre l’occasion, selon l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Shigeru Omori, de se plonger dans le dynamisme du métissage culturel. « On peut sentir avec plaisir la résonance et le rythme du modèle japonais en harmonie avec la mentalité et la sensibilité sénégalaise, exprimée à travers la langue française. Les germes du Haïku ont bien poussé dans le terreau fertile du Sénégal où le culte de la nature est une réalité et où la poésie est bien répandue. D’ailleurs, le « taasu » chez les Wolofs et le « pekan » chez les Toucouleurs sont deux genres poétiques sénégalais qui s’apparentent parfaitement au Haïku », souligne-t-il, non sans rendre hommage à l’un de ses prédécesseurs, l’ambassadeur Sonoo Uchida. Ce dernier a initié le concours en 1979. Il s’est félicité de l’intérêt que suscite ce genre poétique japonais auprès des Sénégalais, de l’apport considérable des partenaires et de la clairvoyance du jury. Les poèmes sortis de l’imagination des lauréats, en plus d’être de bonne facture, témoignent de cette sensibilité qui habite les âmes des peuples.
Le professeur Hamidou Dia, conseiller du président de la République, après avoir souligné la concision du Haïku, a mis en exergue le rapport des deux peuples à la nature qui n’est pas conflictuel. Le développement de cette poésie atteste, à ses yeux, de la qualité des relations culturelles entre le Japon et le Sénégal. Il y a, dit-il, des affinités avec les traditions sénégalaises et japonaises. L’écrivain Aminata Sow Fall, pour qui le Haïku est une respiration, une œuvre si courte mais si dense, estime que ce genre poétique donne à voir une sobriété miraculeuse et enchanteresse.