RÉGLEMENTATION DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE
L’Inter-ordre demande la révision du texte avant son adoption
Bien que le texte sur la réglementation de la médecine traditionnelle soit sur la table de l’Assemblée nationale, l’Inter-ordre des professionnels de la santé du Sénégal appelle l’Etat à le retirer et à le réviser pour une meilleure protection des populations et des animaux.
L’Inter-ordre des professionnels de la santé du Sénégal a appelé l’Etat à réviser le texte sur la réglementation de la médecine traditionnelle. « Nous sommes pour la réglementation de la médecine traditionnelle. Seulement, nous estimons que le contenu actuel du texte qui se trouve à l’Assemblée nationale doit être révisé avant son adoption », a déclaré Dr Mouhamadou Sow, membre de l’Inter-ordre. Il prenait part à l’atelier de formation et de sensibilisation des vétérinaires et para-vétérinaires sur la Résistance aux antimicrobiens (Ram) ouvert le 5 février 2018 et organisé par la Fao, en collaboration avec l’Ordre des docteurs vétérinaires du Sénégal (Odvs).
« Nous devons créer un cadre de concertation entre l’Etat, l’Inter-ordre et les partenaires, pour qu’on puisse définir un texte adapté à nos réalités pour mieux protéger les populations et les animaux », a-t-il prôné.
Pour le représentant du ministre de l’Elevage, Dr Khadim Guèye, « la médecine traditionnelle est à surveiller ». « Nous sommes au courant des textes qui sont présentés à l’Assemblée nationale.
Le ministère sera vigilant pour que le Gouvernement soit mieux sensibilisé sur ce phénomène », a-t-il assuré, ajoutant que « ce n’est pas seulement à Touba que des camions sont saisis pour vente illicite de médicaments ». « Le plus grave, selon le conseiller technique n°1 du ministère de l’Elevage et des Productions animales, c’est le fait de voir les populations se rebeller quand les services vétérinaires se présentent sur le marché pour procéder au contrôle ». Dans le cadre de la lutte contre la vente illicite de médicaments, il a été constaté que les guérisseurs traditionnels utilisent des antibiotiques et les administrent aux malades humains et animaux.
« C’est très grave, d’autant plus que les malades ignorent le genre d’antibiotique qu’on leur a administré. Les microbes vont s’habituer à ces antibiotiques », a également déploré Dr Sow pour qui « s’ils rechutent, la maladie ne sera pas guérie et ce sera un échec thérapeutique qui va occasionner des pertes pour le patient et pour la santé, parce que la maladie sera plus grave et la prise en charge très coûteuse ».