SEULS DEUX SYNDICATS AU LIEU DE QUATRE ARRETENT LA GREVE
Le ministre de l’Education devient la risée du monde éducatif depuis son annonce de la suspension du mot d’ordre de grève par quatre syndicats
Le ministre de l’Education devient la risée du monde éducatif depuis son annonce de la suspension du mot d’ordre de grève par quatre syndicats. Les leaders syndicaux dénoncent l’attitude de Serigne Mbaye Thiam qu’ils jugent irresponsable et réclament son départ du gouvernement. Finalement, seuls deux syndicats de l’élémentaire ont arrêté la grève.
Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a commis la bourde du siècle et fait braquer les syndicats qui étaient pourtant disposés à suspendre le mot d’ordre de grève. Alors qu’il voulait court-circuiter la présidente du Haut Conseil pour le dialogue social (Hcds) Innocence Ntap Ndiaye et Cheikh Mbow de la Cosydep qui avaient obtenu les engagements de certains syndicats pour suspendre le mot d’ordre, Serigne Mbaye Thiam risque de récolter l’effet boomerang. En effet, tous les responsables syndicaux ont tiré à boulets rouges sur le ministre de l’Education qui, selon eux, est allé au-delà de ses prérogatives. D’ailleurs certains réclament son départ du Gouvernement. «Au lieu de chercher une solution, Serigne Mbaye Thiam crée un climat de suspicion au sein du mouvement syndical. Finalement au lieu de quatre, seuls deux syndicats ont suspendu le mot sans condition. Le ministre de l’Education a fait dans la précipitation sans laisser aux secrétaires généraux la latitude d’annoncer à leurs camarades l’arrêt de la grève. L’Union démocratique des enseignants (Uden) n’est pas concernée par la suspension du mot d’ordre de grève. Nous estimons que le ministre Serigne Mbaye Thiam devait travailler à pacifier l’espace au lieu de créer des problèmes. Son attitude s’explique par un souci de préserver son poste de ministre. Il nous avait demandé de ne pas exécuter le 7e plan d’action pour sauver l’école. Il devait réfléchir sur cela», martèle le secrétaire général de l’Uden, Abdourahmane Guèye qui poursuit son réquisitoire : «il nous a poignardé dans le dos, parce que nos camarades nous accusent d’avoir levé le mot d’ordre sans consulter la base qui est pourtant souveraine. L’Uden n’a ni levé, ni suspendu le mot d’ordre».
Même situation avec le secrétaire général du Sels/authentique, Abdou Faty, qui ne se sent pas concerné par la déclaration du ministre de l’Education. «Cette déclaration n’engage que Serigne Mbaye Thiam qui n’a pas la posture d’un homme d’État. Lors d’une rencontre avec la Cosydep et le Hcds, des camarades nous ont informés de la sortie du ministre qui ne l’honore pas», peste le responsable syndical qui se dit préoccupé par la marche nationale de Diourbel prévue pour le mercredi. Le Sels/A poursuit la lutte au sein du groupe des six syndicats les plus représentatifs (G6). Le secrétaire général du Saems et son collègue du Cusems, Abodulaye Ndoye ne varient pas dans leur position. Ils comptent dérouler ensemble avec le Sels/A et l’Uden le 7e plan d’actions qui démarre par un débraye ce lundi. Le G6 est désormais amputé de deux syndicats et devient le G4. Le chargé de revendications du Cusems, Aliou Gningue qui annonce la poursuite de la lutte, réclame la démission du ministre de l’Education. «Serigne Mbaye Thiam devient un obstacle au dialogue. Après son échec, il se met en écran pour empêcher les syndicats de discuter avec le Premier ministre et le chef de l’Etat. Le Cusems demande qu’il soit démis de ses fonctions afin que le dialogue soit renoué. Il veut jeter l’anathème sur les enseignants et il ponctionne sauvagement les salaires», M. Gningue. A coté de ces quatre syndicats du G6, l’inter-cadre (Grand Cadre, Idee, Useq) poursuit sans bruit la lutte. «Dans ce contexte, il est malheureux d’avoir un ministre de l’Education irresponsable qui constitue seul un élément de la crise. Il faut qu’il soit démis du gouvernement», clame le candidat de l’Inter-cadre, Oumar Waly Zoumarou, qui annonce une grève de 72h à partir de mardi.
LE SELS ET LE SNELAS SUSPENDENT LA GREVE
Par ailleurs, les secrétaires géné- raux du Sels, Souleymane Diallo et du Syndicat national des enseignants en langue arabes du Sénégal (Snelas) Moustapha Ségnane ont décidé de ramer à contre-courant du G6. Ils ont suspendu leur mot d’ordre. «Nous dénonçons la sortie du ministre de l’Education qui crée une confusion. Il a outrepassé ses prérogatives», fulmine Souleymane Diallo qui renseigne que 4 syndicats de l’élémentaire étaient disposés à lever le mot d’ordre. «Le Sels, le Sels/A, l’Uden et le Snelas avaient décidé de suspendre la grève hier après de notre avec Innocence Ntap Ndiaye et la Cosydep. On devait rencontrer le khalife général des Tidianes aujourd’hui. Finalement, je suis venu seul à Tivaouane. Le Sels a suspendu la grève», informe-t-il. M. Diallo demande à ses camarades d’assumer leur engagement. Le secrétaire général du Snelas, Moustapha Segnane, s’est rendu hier à Tivaoune, après que sa base a accepté la suspension du mot d’ordre sous conditions. Il va rencontrer le ministre de l’Education mardi pour la signature d’un protocole d’accord.