«LES AVOCATS DE LA DÉFENSE ONT UNE ATTITUDE EN ADÉQUATION AVEC LE DROIT»
Me Assane Dioma Ndiaye sur la décision de boycott des conseils de Khalifa Sall
Selon Me Assane Dioma Ndiaye, la cour d’Appel peut faire comparaitre Khalifa Ababacar Sy au besoin par la force publique. La comparution est un droit, tout accusé qui plaide à ce droit peut y renoncer même si dans l’affaire de Habré ce fut un précédent. Les ONG de défense des droits de l’homme estiment que cette position de la défense de quitter le prétoire est la plus adéquate.
D’après le droit de l’hommiste, persister dans un procès où une juridiction de droit de l’homme a déjà dit de façon irréversible que ce procès n’a pas été fait de façon équitable est une parodie de procès.« Il y a des principes que nous partageons avec l’humanité, c’est la présomption d’innocence, l’interdiction de la torture, le droit au recours, l’interdiction d’une détention arbitraire. Et si une cour comme la cour de la Cedeao reconnait de telles violations, le procès ne peut plus continuer. Ce qui se passe dépasse la réalité. Aucune cause ne vaut qu’on remette en cause des principes que l’humanité a fini d’ériger en dogmes. Donc, cette position des avocats de Khalifa Sall paraît très normale sinon cautionner la poursuite du procès c’est légitimer en quelque sorte un verdict qui est connu d’avance » explique Me Assane Dioma Ndiaye.
Le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) dit être en phase avec les avocats de la défense qui sont dans leurs droits. « Le principe est que le procès doit s’arrêter, les avocats ont tout fait en soulevant des nullités. Ces nullités devaient être reçues favorablement. Elles auraient alors abouti à la cessation du procès. « Maintenant que le président de la cour a décidé de joindre ces nullités au fond, cela veut dire que le président de la cour entend continuer le procès. Ce qui est inadmissible parce qu’on peut joindre au fond s’il y a des chances que les nullités soient rejetées, mais ces nullités étant d’ordre public et la violation étant reconnue de tous, il n’ y a pas de raison de persister parce qu’il n’y a pas de fond sans la forme. Si la forme est viciée de façon irrémédiable, pourquoi aller au fond ?
Les avocats sont dans la logique, mais c’est la cour qui n’est pas dans une logique juridique et qui remet en cause les principes intangibles qui relèvent du jeu et des principes unanimes qui sont opposables à tout le monde. Les avocats de la défense ont une attitude en adéquation avec le droit » a conclu le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme.