LES PRÉSIDENTS SALL ET WADE À LA CROISÉE DES CHEMINS
Nous invitons les membres du mouvement Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp à bâtir une coalition indépendante pour soutenir le candidat qui se sera le mieux exprimé en faveur de l’autonomie, la liberté et la responsabilité dans un Etat décentralisé
Le président Macky Sall dans sa quête de consensus pour un deuxième mandat a rendu un grand service à la démocratie sénégalaise car il a réussi à fédérer la quasi-totalité des forces politiques et sociales organisées du pays autour de lui. Il a ensuite réussi à éliminer, s’appuyant sur des raisons objectivement défendables, des personnalités politiques majeures capables d’entretenir des querelles politiciennes ou des appareils politiques sans doctrine ou idéologie comprises par leurs militants ouvrant ainsi la voie aux débats de fond.
En effet, il se trouve que le président Macky Sall qui se dit libéral a réuni autour de lui tout le socialisme congénital sénégalais qui voit en l’Etat le leader du processus devant nous mener au développement économique et social. De ce fait, la plupart de ses initiatives renforcent le leadership d’état dans la résolution de nos problèmes économiques et sociaux sans résultats probants. Comme l’a si bien dit un de ses alliés «Macky Sall est peut-être un socio-démocrate qui s’ignore». Le service qu’il nous a donc rendu est de nous permettre de coller une étiquette socialiste claire à sa coalition logiquement soutenue par le Parti Socialiste et que son dernier slogan résume bien: «un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous». Il doit assumer cette étiquette socialiste, socio-démocrate, ou libérale sociale. Ceci devrait permettre à son opposition sous le leadership du Président Abdoulaye Wade que les législatives de 2017 ont légitimé dans ce rôle de proposer les moyens de la seule alternative à nos yeux, davantage de liberté et de responsabilité des citoyens eux-mêmes et leurs communautés dans leur développement.
Les présidents Sall et Wade sont donc à la croisée des chemins. Le parti du président Macky Sall est un membre observateur de l’internationale libérale dont il s’apprête à accueillir le congrès à la veille des élections présidentielles. Si son différend avec ses anciens amis dits libéraux n’est que de nature politicienne, il devrait trouver les moyens de les retrouver dans une alliance programmatique et se séparer de ses alliés socialistes pour le bien du Sénégal et de ces derniers. Si au contraire, il se découvre en dernière analyse, un socio-démocrate ou libéral social, alors nous lui suggérons d’initier la fusion de son parti avec ceux de ses alliés en une entité qu’il pourrait baptiser Alliance pour le Progrès Social (APS).
Ses alliés ainsi que ses partisans se retrouveront certainement dans ce sigle dans la mesure où ils se réclament tous de son bilan qui a été fidèle dans la méthode à la tradition socialiste du Sénégal. Cette tradition a été pour l’état centralisé de dépouiller une partie des citoyens au profit d’autres ou dans le contexte d’une pauvreté généralisée de s’endetter à l’extérieur pour financer des projets au bénéfice d’une partie des citoyens sans accroitre de façon significative la prospérité générale. Cette tradition que les ressources pétrolières à venir vont renforcer a également été l’accaparement par la classe politique des ressources communes du pays avec lesquelles elle achète le reste de la société sénégalaise. La ruée vers l’APR de toute la classe politique, toutes idéologies confondues, en est la démonstration.
Dans ce contexte, le président Macky Sall en introduisant le parrainage universel permettra de réduire considérablement le nombre de candidats alternatifs et obligera les forces de l’opposition à consolider leurs moyens et présenter des idées claires. La principale force d’opposition issue des législatives de 2017 nous l’avons dit est la personne même du président Abdoulaye Wade à qui il est donné une ultime opportunité de reformuler son libéralisme. Il s’est toujours réclamé libéral social et a plus utilisé l’état et donc le fait social pour conduire le développement mais n’a pas jeté les bases de la responsabilisation des sénégalais. A défaut, nous ne voyons d’alternative justifiée à la réélection du président Macky Sall au premier tour car les sénégalais n’ont connu que le socialisme et le déficit de liberté dans la conduite de leurs affaires publiques et s’y accommodent.
Nous invitons les membres et sympathisants du Mouvement Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp à bâtir une coalition indépendante pour soutenir le candidat qui se sera le mieux exprimé en faveur de l’autonomie, la liberté et la responsabilité dans un état décentralisé comme voies du développement pour le Sénégal. Il s’agira d’un Mouvement pour la Responsabilité, la Liberté, et la Démocratie (RLD)-Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp.
Vive la Démocratie
Vive le Sénégal
Abdourahmane Sarr est président CEFDEL/MRLD, Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp