«NOUS N’AVONS PLUS BESOIN DE FIERS GUERRIERS DANS LA SAVANE ANCESTRALE»
Moustapha Guirassy tacle Macky Sall
Le candidat à l’élection présidentielle, Moustapha Guirassy a été investi hier en grande pompe par la coalition Guirassy 2019. Lors de la cérémonie d’investiture, il a fait le procès de Macky Sall et de son régime en soutenant que le parrainage est la plus grande escroquerie de l’histoire politique du Sénégal.
«Le sprint final de la campagne de parrainage s’achève. Ensemble, nous relevé un défi important. Mais, ce qui fonde ma joie d’aujourd’hui, c’est le fait d’avoir contourné un mackyavélique obstacle, et non celui d’avoir relevé un défi démocratique en mobilisant beaucoup plus que le nombre de parrainages requis», a déclaré hier le candidat à l’élection présidentielle, investi par la coalition Guirassy 2019. «Je reste constant. Je continue de dénoncer et j’accuse : la loi sur le parrainage telle que votée à l’Assemblée nationale est la plus grande escroquerie de notre histoire politique», a-t-il soutenu devant de nombreux militants acquis à sa cause et venus soutenir sa candidature. Dans son costume bleu de nuit assorti d’une cravate de couleur bleu clair, Moustapha Guirassy indiqué qu’il ne répondra pas au faux. «Je ne dirai jamais que le parrainage est une bonne chose. C’est ma façon de punir le menteur. Je ne ressens donc aucune fierté à avoir franchi le cap», affirme-t-il. Cette séquence politique, selon lui, «est en elle-même suffisante pour mettre à nu la laideur et la puanteur des pratiques qui s’érigent peu à peu en système dans notre pays». Très en verve, l’ancien ministre de la Communication a assimilé la collecte des parrainages à une humiliation pour beaucoup de nos compatriotes. Il a fustigé avec la dernière énergie l’attitude de certains citoyens qui vendent leurs cartes pour des sommes qui ne leur assurent pas plus de deux jours de «dépense» quotidienne. «Ceci montre à quel point beaucoup d’entre nous ont perdu le sens de la citoyenneté», tonne-t-il. Cependant, il considère que ces derniers sont moins responsables. «Ceux qui leur ont proposé cet échange qui symbolise la mort annoncée de la démocratie et des promesses de dignité qu’elle porte sont bien plus responsables. De quelque bord qu’il soit, l’acheteur de la conscience citoyenne est un homme sans cœur», sérine Moustapha Guirassy
GUIRASSY FAIT LE PROCES DE MACKY SALL
Par ailleurs, Moustapha Guirassy a profité de l’occasion pour envoyer dans les cordes le Président de la République. Pour lui, on pouvait attendre autre chose de lui, étant né après l’indépendance. « On pouvait attendre autre chose de lui. Lui qui est né après l’indépendance de notre pays, lui qui a fait la majeure partie de ses études supérieures au Sénégal, lui qui est né de parents modestes, lui qui est né dans une ville de l’intérieur», relève-t-il. Mais, poursuit M. Guirassy, «dès son élection, Macky Sall a d’abord bradé notre pays à l’étranger, cassé le système éducatif, assujetti la justice à ses desiderata, enrichi sa famille, brisé notre belle vitrine démocratique, acheté les consciences, bref il a tellement foulé du pied notre socle de valeurs qu’à présent notre nation tangue».
Très acerbe contre le chef de l’Etat, il lâche : «Avec Macky Sall, le mackyavélisme s’est découvert une nouvelle orthographe avec la même réalité, le mackyavélisme, qu’il dérive du nom du politologue italien Machiavel. Le mackyavélisme, c’est de rendre hommage à Abdoulaye Wade en inaugurant le Musée des Civilisations Noires et de flétrir le même Abdoulaye Wade dans un ouvrage qui fait mal au cœur des Sénégalais, dans la même semaine». Il estime également que «nous n’avons plus besoin de fiers guerriers dans la savane ancestrale que chante leur grand-mère». A l’en croire, la République a besoin de démocrates dignes et soucieux de la décence de préserver les libertés publiques et les acquis démocratiques. «Macky Sall n’est certainement pas anthropophage, non. Mais, il aura été assurément chronophage, mangeant pendant sept années le temps des Sénégalais, pour ne rien en faire qui change véritablement leur horizon», clame Guirassy très en verve.