LETTRE OUVERTE À MACKY SALL
ËTU JAMM formule à nouveau : l’intégration et la mise en œuvre effective d’un Programme Genre, Paix, Sécurité et Elimination des violences basées sur le genre dans les Programmes Prioritaires issus de la politique nationale de développement économique et
President de la république du Sénégal
La Plateforme de Veille des Femmes pour la Paix et la Sécurité ËTU JAMM, composée de 50 organisations provenant de diverses sensibilités au plan national, est reconnue pour la participation des femmes à toutes les élections depuis les présidentielles de 2012 suivies des législatives, les locales de 2014, les législatives de 2017 et l’élection présidentielle de 2019.
ËTU JAMM a tenu durant toutes ces élections sa salle de veille avec 60 observatrices accréditées déployées dans toutes les régions, 20 journalistes, 10 monitors ainsi que les femmes leaders formées à l’analyse politique et à l’observation électorale. Durant tout le processus électoral ËTU JAMM a multiplié ses appels à la paix, à la sérénité pour une élection apaisée, transparente et démocratique. Ces appels soutenus par les autorités de tout bord, tant religieuses, traditionnelles, culturelles communautaires que politiques, ont été entendues et grâce à DIEU, le Sénégal, qualifié de sage de l’Afrique, a encore une fois répondu au rendez – vous de la démocratie.
ËTU JAMM vous souhaite un mandat de plein succès empreint de paix, de sérénité, de cohésion sociale. Elle magnifie votre adresse à la nation appelant à un dialogue inclusif et l’élégance républicaine qui a prévalu dans votre discours après votre élection et affirmant « qu’il n’y a ni vainqueur ni vaincu. C’est le Sénégal qui a gagné ». Monsieur le Président de la République Les femmes saluent une fois encore la volonté annoncée lors de votre première sortie de placer votre mandat “sous le signe des femmes et des jeunes, particulièrement de l’autonomisation des femmes ».
A la veille de la formation de l’attelage gouvernemental nous n’avions pas jugé nécessaire de faire un rappel des gouvernements précédents qui n’ont pas connu une présence significative des femmes avec 6 sur 25 ministres en 2012, ensuite 7 femmes sur un total de 33 ministres dans le gouvernement qui a suivi, cependant avec un premier ministre femme. Le 3ème gouvernement a comptabilisé le même nombre de femmes et au 4ème, il a été dénombré 8 femmes sur 39. Nous avons cependant bien gardé en tête l’article 7 de la Constitution qui stipule « un égal accès des hommes et des femmes aux mandats et fonctions ». Monsieur le Président de la République A l’annonce faite par monsieur le Premier Ministre et Secrétaire Général de la Présidence, d’un gouvernement avec une représentation de 25% de femmes, tout le monde a salué cette grande entrée des femmes. Et nous avons compté ce que représente exactement ce pourcentage dans un ensemble de 32 ministres. 8 femmes sur 32 et dans l’ordre protocolaire la première femme nommée n’est apparue qu’à la 8ème place. Comme dans les gouvernements précédents, les femmes n’ont toujours pas encore franchi le cap de 10 ministres au moins sur les dispositifs mis en place.
Le cabinet présidentiel de même que les ministères de souveraineté sont également exclusivement masculins. Monsieur le Président de la République ËTU JAMM réitère ses attentes. Dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) dont nous partageons votre grande vision, la paix et la sécurité figurent dans l’axe 3 qui traverse les deux autres axes relatifs à la transformation structurelle de l’économie et la croissance et à la réduction des inégalités de genre, l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, la protection sociale, le développement du capital humain. Surtout le PSE a sélectionné le genre parmi les critères d’éligibilité des programmes de développement. Nous fondant vivement sur le souhait de la mise en œuvre de stratégies concrètes pour la réalisation de ces objectifs louables, ËTU JAMM formule à nouveau : L’intégration et la mise en œuvre effective d’un Programme Genre, Paix, Sécurité et Elimination des violences basées sur le genre dans les Programmes Prioritaires issus de la politique nationale de développement économique et sociale. Un programme pour inclure de manière systématique la pleine participation et la représentation très significative des femmes à tous les niveaux de prise de décision y compris les questions sécuritaires et l’élimination des violences basées sur le genre. L’allocation d’au moins 1% du budget national à l’élimination des violences basée sur le genre notamment celles dans la sphère familiale qui constitue aujourd’hui le lieu où s’exercent les pires formes de violences faites aux femmes et aux filles. L’établissement de centres de soins, de secours d’urgence et d’accueil provisoire afin de créer la rupture entre la victime et l’auteur de violences serait une grande avancée pour la protection de la femme et de la fille.
La poursuite de l’autonomisation des femmes à travers l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, à la propriété foncière et à un habitat décent, la protection sociale, des infrastructures adaptées à haute valeur ajoutée pour l’inclusion, l’allègement et la participation renforcée des femmes au développement et à leur productivité. L’autonomisation des femmes prendra à cet effet la redistribution équitable des ressources du développement notamment celles qui seront tirées du Pétrole et du gaz (10% au minimum), orientée vers une perspective de financement des gaps sur l’éducation, la santé des filles et des femmes, l’accès à l’énergie surtout en milieu rural, la protection sociale des femmes qui s’investissent majoritairement et dans une grande précarité dans le secteur dit non formel. La mise en place d’un observatoire national des valeurs citoyennes, base de la cohésion sociale, de la concorde et de l’unité nationale, englobant toutes les questions liées à la paix dans ses différentes composantes, à la sécurité, à la salubrité sociale et environnementale, à l’assainissement des comportements et attitudes, à la consolidation de la qualité des ressources humaines, à la résorption des inégalités sociales. Les valeurs sociales sont le ciment d’un « développement durable, inclusif, participatif et solidaire ». Monsieur le Président de la République ËTU JAMM vous réitère ses chaleureuses félicitations et reste convaincue de l’attention et de la suite que vous voudrez bien accorder à ses attentes. Elle encourage fortement la concrétisation de cette vision « d’un Sénégal émergent avec une société solidaire dans un Etat de droit ».
PARFAITE CONSIDERATION MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE