LES BOULANGERS MENACENT D'AUGMENTER LE PRIX DE LA BAGUETTE
La Fédération nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) est sur le qui-vive. Les boulangers soutiennent qu’ils ne peuvent plus tolérer la non-application du décret 2277 du 31 décembre 2019 qui est censé assainir le secteur
La Fédération nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) est sur le qui-vive. Les boulangers soutiennent qu’ils ne peuvent plus tolérer la non-application du décret 2277 du 31 décembre 2019 qui est censé assainir le secteur. Face à cette situation, la Fnbs menace d’augmenter le prix de la baguette de 190 grammes puisque le gouvernement n’est pas capable d’assurer la survie de leur filière menacée d’extinction, à cause d’une concurrence déloyale que leur imposent certains boulangers, au mépris total des normes.
Les boulangers du Sénégal ne comprennent pas ce qui bloque jusqu’à présent l’application et l’applicabilité des dispositions du décret 2277 du 31 décembre 2019 et des arrêtés.
Et pourtant, soulignent Amadou Gaye et ses camarades de la Fnbs, c’était une promesse ferme des autorités pour un gel de leur revendication principale qui portait sur la vérité des prix, avec l’application effective des résultats de la commission. Pour eux, la non-application de la réglementation favorise l’anarchie totale. C’est pour cela qu’ils demandent solennellement au ministre du Commerce d’atténuer leur souffrance en veillant à l’application et à l’applicabilité des dispositions du décret et des arrêtés. «L’anarchie notée dans la filière de la boulangerie doit cesser», tonnent-ils avant d’appeler l’Etat à prendre ses responsabilités. Car, pour les membres de la FNBS, le gouvernement doit doter le ministère du Commerce et le Comité de suivi de moyens exceptionnels pour une application de cette réglementation qui sera bénéfique non seulement à l’Etat, mais aussi aux boulangers et aux consommateurs. «Si le gouvernement pense qu’il est dans l’incapacité d’assurer la survie de notre secteur, nous exigeons dans ce cas la hausse du prix de la baguette de 190 grammes à 200 FCFA sur toute l’étendue du territoire», clament-ils. Par ailleurs, ils souhaitent que la boulangerie soit considérée comme impactée par la Covid19 afin de bénéficier de tous les avantages liés à cela comme l’allégement fiscal, l’aide financière et la facilitation de crédit bancaire.
Après l’installation, avant-hier, du Comité national de suivi du secteur de la boulangerie, la Fnbs estime que pour une application efficiente du comité, il faut l’installation en urgence des comités régionaux par les gouverneurs. «Nous invitons tous les gouverneurs du Sénégal à convoquer d’urgence le comité technique régional de suivi du secteur de la boulangerie pour statuer sur les cas en latence : ouverture de nouvelle boulangerie sans autorisation, installation de points de vente règlementaires, respect des textes».
En outre, Amadou Gaye et ses amis indiquent que le ministère du Commerce doit sensibiliser tous les acteurs concernés à savoir la Police, la Gendarmerie, le Service d’hygiène pour l’application de la réglementation. Ils exhortent surtout les collectivités locales à maîtriser les textes avant de donner des autorisations d’occupation de la voie publique. Ils comptent associer à leur combat les consommateurs qui ont droit à un pain de qualité. En attendant, ils invitent tous les boulangers à rester à l’écoute dans les jours à venir pour le déroulement de leur plan d’action.
Sur un autre registre, la Fnbs a tenu à fustiger la persistance de la vente du pain à l’intérieur des boutiques de quartier sans respect des normes d’hygiène, de la livraison du pain dans des poussepousse, des sacs en bandoulière, des voitures non conformes aux exigences réglementaires, de l’installation de kiosques à pains devant les boutiques de quartier et non dans un point de vente agréé, l’ouverture de nouvelles boulangeries sans aucun respect des normes de distance et des dispositions règlementaires, et l’impunité totale de certains boulangers et livreurs qui estiment que la règlementation ne sera jamais effective dans ce pays.