6 EMPLOYES DU GROUPE AFRICOME MIS EN CHOMAGE TECHNIQUE SANS REMUNERATION
L’employeur, qui est aussi le président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse (Cdeps), a également repris le matériel de travail et les cartes de presse tout en leur réclamant leurs carnets IPM
Le climat est tendu au groupe de presse Africome, éditeur des quotidiens «Stade» et «Sunu Lamb».
Six travailleurs, 4 journalistes, un photographe et un correcteur, ont été mis en chômage technique sans rémunération, ce, pour une période renouvelable de trois mois. En fait, la décision a pris effet jeudi 20 août 2020. L’employeur, qui est aussi le président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse (Cdeps), a également repris le matériel de travail et les cartes de presse tout en leur réclamant leurs carnets Ipm.
Ainsi le Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) a fustigé ce qu’il qualifie de décision «unilatérale». «Le Synpics dénonce avec la plus grande fermeté le comportement totalitaire de M. Mamadou Ibra Kane qui agit en toute illégalité puisque la mise en chômage technique obéit à un régime dicté par l’article L 65 du Code du travail qui parle même d’accord sur «la durée du chômage technique et le cas échéant la rémunération due au travailleur pendant cette période», soutient son Secrétaire général chargé des revendications, Makhaly Ndiack Ndoye. Lui et ses camarades syndicalistes demandent au patron d’Africome de revenir sur cette décision «illégale». Apportant son soutien total et indéfectible aux 6 travailleurs «illégalement écartés», le Synpics se réserve le droit de mener toute action pour le respect de leurs droits.
A travers un communiqué, le Bureau exécutif national du Synpics, qui a été saisi d’une lettre de protestation signée par six (6) journalistes du quotidien sportif Stades, est revenu sur les contours de cette affaire. La note révèle que «dans ladite lettre, ils se plaignent de mise en chômage technique sans rémunération. De la relation des faits, il en ressort que le mardi 30 juin 2020, à la veille de l’expiration de l’ordonnance de Macky Sall visant à protéger les travailleurs, l’Administrateur général d’Africome a invoqué des difficultés liées à la pandémie du coronavirus pour présenter à ses employés deux alternatives afin de réduire l’impact de «la crise» : la réduction du temps de travail de 30% ou le chômage technique et le licenciement pour motif économique».
Et d’ajouter : «Contraints en quelle que sorte d’accepter cette mesure, les travailleurs proposent une ponction à durée raisonnable sur le salaire de chaque employé de tous les secteurs d’emploi à Africome-Sa ne dépassant pas les 5%, afin d’alléger le manque à gagner. Ensuite ils ont exigé la signature d’un protocole d’accord attestant notamment que l’entreprise remboursera la totalité de la somme défalquée sur les salaires du personnel, une fois qu’elle aura reçu l’aide de l’Etat destinée à soulager les entreprises impactées. Enfin, ils ont demandé la fin du télétravail ou le rétablissement de l’indemnité de transport, car les reporters sont parfois obligés de se déplacer pour des entretiens ou la couverture d’activités sportives comme les points de presse».
Selon le Synpics, l’Adminis¬trateur général aurait menacé, à l’issue de la réunion du jeudi 2 juillet 2020, de suspendre Sunu Lamb et de mettre 9 employés en chômage technique sans rémunération. «Cette mesure devait, selon lui, entrer en vigueur à partir du vendredi 3 juillet 2020. Face à cette attitude, les employés ont fini par consentir à une ponction allant de 18 à 25%», selon toujours le communiqué. D’après les syndicalistes, Mamadou Ibra Kane dit avoir agi «légalement» en invoquant des difficultés économiques dues à la pandémie du Covid-19.