ISMAÏLA MADIOR FALL, PREMIERE VICTIME DU DEBAT SUR LE TROISIEME MANDAT
Le constitutionnaliste avait une position très tranchée sur cette question. D’ailleurs, il avait laissé entendre que tous ceux qui parlent d’un 3e mandat de Macky Sall, n’ont pas bien lu la Constitution
La question du 3ème mandat reprend du poil de la bête dans les débats au Sénégal, surtout avec les démêlés politiques relatifs à la problématique en question en Côte d’ivoire et en Guinée. Moussa Tine, invité du Grand Jury d’hier, dimanche 25 octobre 2020, estime pour sa part qu’au Sénégal, «le Professeur Ismaïla Madior Fall, constitutionnaliste, est la première victime de Macky Sall sur le débat de son éventuel troisième mandat». Qui plus est, le leader de l’Alliance Démocratique Pencoo a invalidé toute candidature de Macky Sall à un troisième mandat avant de poser la sienne…pour la mairie de Thiès
Moussa Tine, le président de l’Alliance Démocratique Pencoo est formel sur la question des membres de la galaxie présidentielle et de l’APR « sanctionnés » pour s’être prononcés négativement sur le troisième mandat du président Macky Sall. «Ismaïla Madior Fall, constitutionnaliste est la première victime de Macky Sall sur le débat de son éventuel troisième mandat. Le constitutionnaliste avait une position très tranchée sur cette question. D’ailleurs, il avait laissé entendre que tous ceux qui parlent d’un 3e mandat de Macky Sall, n’ont pas bien lu la Constitution», a en effet soutenu le patron de Pencoo sur les ondes de la Rfm.
Moussa Tine ajoutera d’ailleurs que « c’est suite à cette sortie que le professeur Ismaïla Madior Fall n’a pas été reconduit dans le gouvernement. C’est-à-dire limogé de son poste de ministre de la Justice, Garde des Sceaux ».
Toujours sur la question du troisième mandat, Moussa Tine a tenu à faire savoir sans ambages que le président Macky Sall ne pourra pas être candidat pour la présidentielle de 2024. Evoquant la rétroactivité de la loi, il dira ainsi : «En Droit, lorsque la signification d’un texte n’est pas très claire, on s’emploie à aller voir la volonté du législateur au moment de la rédaction du texte. Il faut voir ce que les rédacteurs du texte ont voulu dire à travers les dispositions du texte.
En d’autres termes, on fait l’exégèse d’un texte. C’est une technique d’interprétation juridique. Ici, dans le discours du président Macky Sall qui a été l’inspirateur de la Constitution, celui du rédacteur qui a conduit les travaux (ministre de la Justice) et celui du secrétaire général du gouvernement disent clairement que dans la disposition « Nul ne peut execer plus de deux mandats consécutifs, on entend une disposition permanente qui rétroagissait et qui concernait le président Macky Sall».
Concernant les Locales qui se profilent, Moussa Tine a annoncé sa candidature à la mairie de Thiès et sa décision d’affronter l’actuel titulaire au poste, Talla Sylla. « J’entends participer à l’élection à Thiès. Si je n’avais pas participé aux élections précédentes, c’est parce que je n’ai pas voulu gêner mes amis qui y étaient. Maintenant, c’est le moment d’aller à Thiès. C’est à dire tout ce qu’on a pu glaner comme expérience en termes de gestion. Je pense qu’il est temps que j’apporte ma pierre à l’édifice », a-t-il dit.
A ce niveau, Moussa Tine a d’ailleurs tenu à préciser son ambition de faire de Thiès, une ville verte. « Elle est déjà verte par ses nombreux arbres et le boisement qu’il y a sur place. Je pense qu’il y a aujourd’hui la possibilité de renforcer Thiès en tant que ville verte, mais aussi de mener des politiques ». Question alliance, Moussa Tine a dit qu’il entend « mener des discussions avec Idrissa Seck pour voir dans quelle mesure ils peuvent ensemble créer une synergie au service des Thiessois».