DECES DE MAKENA DIOP
Auteur, interprète, metteur en scène et conteur, Oumar Diop Makena est mort hier à Dakar. Artiste au talent reconnu, il compte à son palmarès plusieurs prix d’interprétation, obtenus pour les rôles qu’il a incarnés au cinéma.
Auteur, interprète, metteur en scène et conteur, Oumar Diop Makena est mort hier à Dakar. Artiste au talent reconnu, il compte à son palmarès plusieurs prix d’interprétation, obtenus pour les rôles qu’il a incarnés au cinéma.
L’artiste interprète, metteur en scène et auteur Oumar Diop Makena est mort hier à Dakar. Sorti du Conservatoire national de théâtre, danse et art dramatique de Dakar en 1976, son visage n’est pas inconnu des cinéphiles. Makena Diop a en effet tenu de grands rôles au cinéma. Certains lui auront même valu des récompenses. Son interprétation du rôle principal dans O Heroi de Zeze Gamboa lui a valu le Prix d’interprétation au Festival de Bruxelles en 2003, le rôle de Kéba dans La grève des battu de Cheikh Omar Cissoko lui vaut le Prix d’interprétation du meilleur acteur masculin au Fespaco 2001. Dans Toubab bi de Moussa Touré, il incarne le rôle principal et reçoit le Bayard d’or (1er prix d’interprétation masculine) au Festival de la Francophonie de Namur en Belgique. Et on se rappellera également de son interprétation de Rambo, le chauffeur casse-cou du film de Moussa Touré Tgv en 1997. Makena a également laissé son empreinte sur d’autres productions. Une femme pour Souleymane, un court métrage de Diana Gaye, Lumumba de Raoul Peck, Voyage au Portugal de Serge Tréfaut etc. Au théâtre, Makena Diop a été à l’affiche de plusieurs classiques, Antigone, Caligula et des créations comme Mantes des aurores de Amadou Lamine Sall ou Images de sècheresse de Chenet.
Conteur hors pair
Makena Diop, c’est aussi ce conteur hors pair. Dans un entretien avec Olivier Barlet sur Africultures en 2018, il racontait la naissance de cette passion. «Quand j’étais petit, de l’ordre de sept ans, je m’échappais pour suivre mon oncle, Niokhobaay, qui était conteur populaire. Il créait des cercles pour raconter des histoires et utilisait même ses enfants, allant jusqu’à faire de son bébé un personnage. Je le regardais et quand je rentrais le soir chez moi, fatigué et sale, ma mère s’exclamait : ‘’où était donc cet enfant avec ses longues jambes ?’’.» En 1999, il crée à Cannes, pendant le Festival international du film, en partenariat avec la Ccas et l’Association Racines, une série de spectacles vivants intitulés «De l’image au verbe, une manière de dire le monde noir», des mises en scène mettant en relation musiciens, conteurs, poètes de rue, peintres, venus de Trinidad, des Etats-Unis, du Sénégal, du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso, du Cameroun et d’Angleterre. Talentueux et engagé, Makena fait partie de ceux qui ont participé à l’animation des séances d’art thérapie, introduite à l’hôpital psychiatrique de Fann par le Professeur Henri Colomb.