ORANGE MONEY CHERCHE LA RIPOSTE EN PLEINE GUERRE DES PRIX
L'activité de paiement mobile est devenue en treize ans une composante essentielle du succès d'Orange en Afrique. Mais l'arrivée récente de Wave qui a cassé les prix en divisant les commissions par trois, oblige l'opérateur à une riposte vigoureuse
Dans les ruelles en terre battue des faubourgs d'Abidjan, les boutiques de « mobile money » sont omniprésentes. On les identifie de loin, grâce aux fanions colorés et aux affiches qui recouvrent leurs devantures, faisant la promotion des applis de paiement des opérateurs télécoms : Orange Money, MTN Money, Moov Money. Depuis quelques mois, un nouveau venu a ajouté ses encarts publicitaires à côté de ceux des telcos : Wave.
La mascotte de cette start-up américaine - un petit pingouin - est incongrue sous les tropiques. Mais le fait est que son apparition - d'abord au Sénégal à l'été 2020, puis en Côte d'Ivoire cette année - a glacé la concurrence. La jeune pousse casse les prix. En moyenne, le taux de commission des opérateurs télécoms sur les transactions de « mobile money » avoisine les 3 % et peut monter à 10 % sur les retraits de petits montants. En pratiquant la gratuité totale des retraits et un taux unique de 1 % sur les transferts, Wave divise grosso modo ces prix par trois.
Une attaque violente
Ce n'est pas la première fois qu'un acteur tente de disrupter le marché du « mobile money ». Mais après avoir levé 200 millions de dollars à la rentrée auprès de plusieurs fonds, dont Partech et Sequoia Heritage, le risque posé par la start-up new-yorkaise est devenu plus que crédible.