«PLUS DE 200 SAISIES ONT PERMIS D’ECARTER DES ARMES, MUNITIONS ET PRECURSEURS CHIMIQUES»
Avec son ouvrage : «Terrorisme, la fin des frontières» paru depuis le 20 juillet dernier, Amadou Tidiane Cissé a démontré hier le rôle de la Douane dans le domaine de la sécurité
Publié par Amadou Tidiane Cissé, le livre «Terrorisme, la fin des frontières» a été présenté hier à un large panel au cours d’une cérémonie qui a réuni de nombreuses personnalités. Parmi celles-ci figurent Dr Bakary Sambe de Timbuktu Institute, des hommes politiques, des intellectuels, des éléments des forces de défense et de sécurité. Au cours des échanges, l’auteur de l’ouvrage qui est par ailleurs Inspecteur général des Douanes a révélé que lors d’une opération menée par 23 administrations douanières des pays de l’Afrique de l’ouest et du centre, 200 saisies ont été effectuées dont des armes, des munitions, des précurseurs chimiques.
La menace terroriste dans le Sahel inquiète les forces de défense et de sécurité au même titre que les populations résidant aux frontières. Avec son ouvrage : «Terrorisme, la fin des frontières» paru depuis le 20 juillet dernier, Amadou Tidiane Cissé a démontré hier le rôle de la Douane dans le domaine de la sécurité. Selon l’auteur qui est Inspecteur général des Douanes de profession, «200 saisies ont permis de débusquer des armes, des munitions, des précurseurs chimiques», lors d’une opération conjointe menée par 23 administrations douanières de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dénommée Alamba, cette mission visait à surveiller les mouvements transfrontaliers de précurseurs chimiques utilisés comme intrants dans la fabrication d’Engins Explosifs Improvisés (EEI).
Revenant sur son ouvrage, Amadou Tidiane Cissé indique que son objectif est de démontrer à l’opinion que l’administration des Douanes a un rôle à jouer en matière de sécurité. «C’est un moment de revisiter les missions fondamentales de l’administration des Douanes et de mettre en évidence le mandat sécuritaire des services de Douane afin que les gens comprennent qu’au-delà de la mission économique, on a un devoir de sécurité», souligne l’auteur. Chef du Bureau de la Sécurité et de la Coordination de la Lutte contre la Fraude, M. Cissé explique dans son ouvrage les causes profondes et le contexte de développement du terrorisme au Sahel. «Dans ce contexte terroriste d’une extrême complexité, les frontières internationales qui constituent pour le service des douanes un point de contrôle des marchandises demeurent un lieu privilégié de surveillance des échanges stratégiques et d’interception des trafics illicites, qui peuvent servir de composantes dans la fabrication d’Engins Explosifs Improvisés (EEI)». Son souhait est de s’inscrire dans la perspective d’une meilleure prise en compte de la dimension transfrontalière de la menace terroriste. C’est grâce à ses lectures de la géopolitique marquée par la menace terroriste dans le Sahel qu’il est parvenu à cette ré- flexion. «L’auteur brosse dans ce livre une analyse sans complaisance des enjeux sahéliens, car il est conscient de la nature changeante des menaces, de l’infinie capacité des groupes et réseaux terroristes à s’adapter aux stratégies de lutte», lit-on sur la couverture du livre.
DR BACARY SAMBE : « L’ETAT SÉNÉGALAIS DOIT TRAVAILLER SUR LES DEUX ASPECTS, L’OFFENSIVE MILITAIRE ET LA PRÉVENTION »
Selon Dr Bacary Sambe qui a pris part à la cérémonie, ce livre permet de siffler la fin des frontières face à l’avancée de la menace terroriste. Et pour y arriver, le directeur de Timbuktu Institute recommande aux pays cô- tiers d’investir davantage dans la prévention. «Si on se lance dans le tout militaire, on risque de se retrouver dans la même situation que le Sahel. La question à se poser n’est pas de savoir si les djihadistes vont arriver ou pas, mais plutôt quand ils vont arriver ; est-ce qu’ils vont trouver des couveuses locales ?» souligne Dr Bakary Sambe. A la question de savoir s’il y a des craintes de la menace terroriste au Sénégal, Monsieur Sambe lance : «l’Etat sénégalais doit travailler sur les deux aspects à savoir l’offensive militaire avec le renforcement de la surveillance des frontières notamment le camp de Kidira, mais aussi la prévention de sorte que ses populations se sentent véritablement appartenir à la nation sénégalaise. Il faut un sentiment d’appartenance nationale assez fort qui puisse les mettre du côté de l’Etat et des forces de défense que du côté des terroristes».