LES MEDIAS À L’HONNEUR POUR LA PROCHAINE EDITION DU GINGEMBRE LITTERAIRE
«Pour la prochaine édition des Gingembres, on va parler des médias et du vivre-ensemble comme on a parlé d’économie, de dialogue des cultures
Pour la 4ème édition du «Gingembre littéraire» sur le vivre-ensemble en 2022, les débats vont tourner autour du thème : «Les médias et le vivre-ensemble.» Gorgui Wade Ndoye, initiateur de ce rendez-vous culturel annuel qui demeure, selon lui, «une demande sociale et intellectuelle des populations», en a fait l’annonce mercredi dernier.
«Pour la prochaine édition des Gingembres, on va parler des médias et du vivre-ensemble comme on a parlé d’économie, de dialogue des cultures. Nous savons tous que notre métier a aujourd’hui des questionnements qu’il faut effectivement régler», a insisté l’initiateur du «Gingembre littéraire» et journaliste accrédité auprès des Nations unies. «On ne peut pas vivre dans une démocratie où la presse est faible. De même, nous ne pouvons pas vivre dans une démocratie où la presse se met à la place des politiciens. Ce n’est pas notre rôle d’être derrière les hommes politiques, surtout certains qui ne font qu’allumer des feux partout (…)
Un journaliste responsable ne laisse pas sortir certains discours qui détruisent notre tissu, le socle de notre vivre-ensemble», a argumenté M. Ndoye, assurant que des questionnements autour du journalisme se doivent d’être mis sur la table. Rendez-vous est donc pris en décembre 2022 pour l’édition dédiée aux médias et qui va se tenir à Dakar. Le directeur de publication du magazine Continent Premier s’est exprimé lors de la cérémonie de restitution des panels du 3ème «Gin¬¬gembre littéraire» tenu du 3 au 5 décembre entre Diass, Mbour et Thiès.
Le «Gingembre littéraire», entamé en 2019, est, selon son initiateur, la suite logique du cycle de conférences ouvert à Genève en 2012. L’édition de cette année, avec comme parrain, l’historien Iba Der Thiam, a été axée sur le thè-me : «Vivre-ensemble : dialogues des cultures et des religions.» La séance de restitution, organisée au Centre culturel Maurice Guèye, a permis au Rapporteur général, Dr Serigne Momar Sarr, de présenter en substance, la teneur des échanges et enseignements ayant ponctué l’édition 2021. «Le vivre-ensemble n’est pas une option, c’est un impératif. Notre survie en dépend», a insisté Pape Massène Sène, ancien sécretaire général du ministère de la culture, s’appesantissant sur le thème.
Dans son exposé, il a remonté le temps pour démontrer que notre pays s’est montré résilient grâce à la culture. «Depuis mille ans, nous sommes sous domination. Le 10èmesiècle, premier contact avec les Ara¬bes, contact caractérisé par une dépossession identitaire, une confiscation de nos biens, une destruction de nos règles sociales. Si nous n’avons pas été broyés depuis mille ans, c’est grâce à notre culture qui a été résiliente et résistante», a-t-il soutenu, indiquant que les trois espaces, la case, la cour et le penc, ont été déterminants pour l’harmonisation du vivre-ensemble. Il a, à ce propos, rappelé la charte de Kuru¬kan Fouga (1235) mais encore un peu plus loin, les co¬des sociaux sous l’empire du Ghana qui auront tracé le système con¬sensuel ayant permis le vivre-en¬semble dans un parfait humanisme et en toute humanité.