JOM OFFERT EN EXEMPLE
Le film "Jom" d'Ababacar Samb Makharam a été projeté dans le cadre de la saison culturelle 2022 de la compagnie théâtrale «Kaddu Yaraax». C’est sur initiative du Fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires que ce film a été projeté
Le film «Jom» de Ababacar Samb Makharam a été projeté dans le cadre de la saison culturelle 2022 de la compagnie théâtrale «Kaddu Yaraax». C’est sur initiative du Fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires que ce film a été projeté.
La saison culturelle de la compagnie Kaddu Yaraax se poursuit. Après le grand oral des frères Guissé, place à la projection du film Jom, de feu Ababacar Samb Makharam. Une projection de plus d’une heure à laquelle a assisté un public venu nombreux au pôle théâtre Kaddu Yaraax. Jom, qui signifie en wolof «dignité, honneur», est le titre de ce film de Ababacar Samb Makharam, qui campe son décor sur «l’opposition entre deux groupes de grévistes d’une grande fabrique, l’un mené par le radical Madjeumbe, l’autre par le modéré N’Dougoutte». Ce long métrage réalisé en 1981 met en avant l’incarnation de la mémoire africaine dans ses multiples facettes de résistance face à l’oppression. Une résistance affichée autant par le colonisé face au colonisateur, le domestique face au maître, que par le travailleur face au patronat.
«L’endurance, dans toute sa noblesse et sa splendeur, est ainsi représentée», peut-on lire à travers une note de presse. Les comédiens de renom, comme feu Abou Camara, ont pris part à ce film où Babacar Mbengue, maire de Hann Bel Air, a joué comme figurant dans une séquence. Enfant jouant avec ses camarades, un ballon entre les mains, cette scène a replongé l’édile dans son royaume d’enfance.
Le maire de Hann Bel Air, qui se souvient comme si c’était hier du tournage de ce film, a partagé ces moments avec le public. «40 ans après, on profite d’une nouvelle leçon», déclare Babacar Mbengue, étreint par l’émotion. Ce film est ainsi entrecoupé par une parenthèse historique relatant les hauts faits d’armes de Diéry Dior Ndella, dont la résistance face au colon est offerte en exemple. Dans l’histoire du Sénégal, les liens d’amitié entre Diéry et son ami, Sarithia Diéye, sont restés dans la postérité. Et c’est cette histoire que le griot rapporte à ces ouvriers en pleine grève et confrontés aux manœuvres de leur employeur.
Face à ceux qui trahiront la cause, ceux qui ont violé le pacte consistant à se montrer solidaires avec leurs camarades licenciés et dont la réintégration avait été un des motifs de la grève, le griot ramène la figure historique de Diéry Dior qui incarne l’honneur et la loyauté.
La projection de Jom est organisée en collaboration avec le Fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires dont l’objectif est la valorisation et la préservation du patrimoine culturel sénégalais et panafricain. Ce fonds a également pour parrain Ababacar Samb Makharam, pionnier du cinéma africain, co-fondateur du Fespaco et de la Fepaci, disparu en 1987.