PELÉ
Pelé n’est pas mort Edson si. Beaucoup ne connaitront pas l’éternité de Pelé, tant ils seront tristement passés à côté de leur sphère, laissant pour seule trace une épitaphe illisble sur une dalle érodée.
Pour une trajectoire mal ajustée, des principes tombant telles des feuilles mortes, des ambitions s’écrasant sur des montants, ils auront raté les multiples occasions d’écrire leur histoire dans les lucanes béantes.
Comment ne pas voir comment Pelé a construit sa légende pour ne pas s’en inspirer et ne pas se retrouver dans le cercle des grands, des plus grands ?
Savoir s’arreter, pour que s’installe le mythe. S’en aller sans jamais partir.
Le monde pleure. Le football est en deuil. Son roi est mort. Quelle vie ! Quelle fin !
De quoi nous interroger en cette fin d’année tristounette, marquée par des histoires d’hormones débridées, de détournements de deniers publics, d’inélégance, d’arrogance.
2022 se meurt, dans la tourmente, sans gloire, sans promesses sinon annonciatrice d’une année encore plus sombre, porteuse de craintes de lendemains incertains, de films aux séquences X à faire tomber, de germes de la division.
La gloire n’est pas partout, pas chez nous en tout cas en ce 2022 à l’agonie, avec ses casseroles. Excit l’année, vive 2023, qui ne nous demandera pas du reste notre avis.
Aussi sûre que l’incertain, elle arrive avec son lot de surprises et d’incertitudes, dans notre rectangle de vie sec et chaud. A nous de faire en sorte qu’elle ne nous tombe pas dessus, qu’elle ne nous aspire pas dans ses angles morts, pour s’offrir, à nos dépens, des coups francs imparables.
C’est en ce sens que les arabesques de l’enfant Dico devenu Pelé, doivent nous livrer leurs secrets, pour dribbler les plans des infortunes se dessinant sous nos yeux.
Ces hasards subséquents, devant lesquels devront s’affirmer et s’assumer des responsabilités individuelles et collectives, afin que le Sénégal ne sombre pas dans la genèse d’un autre monde, auquel le renvoie quasiment son anagramme.
Entouré par une ceinture de feu djihadiste, convoité par la nouvelle géopolitique mondiale, éprouvé par le radicalisme et le populisme, aveuglé par le communautarisme et l’obscurantisme, traversé par l’onde de choc jeunesse, mis à rude épreuve par l’extrémisme politique, le Sénégal peine à se rassurer et assurer une bonne nouvelle année.
Pelé nous dira qu’on ne récolte que ce que l’on a semé, encore que les Lions nous ont donné de grandes joies en 2022.
Mais là n’est pas la question. C’est le mythe Sénégal qui s’effrite et ça, ce n’est pas possible.