AMINATA NIANG DIENE DECORTIQUE LES ENJEUX DE LA DECENTRALISATION ET DES REFORMES SANITAIRES

Dans une thèse de Doctorat es-lettres et sciences humaines soutenue à l’Ucad sur la « Décentralisation et réformes du système de santé au Sénégal : enjeux et pratiques », Aminata Niang Diène évoque la question de la géographie sanitaire au Sénégal. Le jury lui a décerné la mention « Très honorable ».

Une réflexion sur les mécanismes mise en œuvre dans la gouvernance de la santé et sur les progrès enregistrés en termes d’aménagement sanitaire. C’est le travail de recherche qu’a mené Aminata Niang Diène dans sa thèse de Doctorat es-lettres et sciences humaines dont le sujet porte sur la « Décentralisation et réformes du système de santé au Sénégal : enjeux et pratiques ».

Ce travail, sanctionné par une mention « Très honorable » avec les félicitations du jury, a été soutenu à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). C’est une démarche qui s’inscrit dans un contexte où l’approfondissement de la décentralisation à par- tir de 1996, a pris la forme d’une dévolution, a donné lieu à d’importantes réformes intentionnelles et législatives au chapitre desquelles Mme Diène cite, entre autres, la régionalisation, le transfert de compétences et les réorganisations territoriales.

Selon l’enseignant chercheur au département de Géographie de l’Ucad, dans le système, ces réformes avaient comme principaux objectifs de favoriser le partage des pouvoirs et des ressources, en vue d’une réduction des inégalités socio-spatiales de santé. Aussi ces objectifs sociopolitiques ont- ils suscité des questions sur les incidents dans l’organisation du système de santé et les interprétations et applications des nouveaux dispositifs par les acteurs de la santé. Ce travail de 516 pages a, par ailleurs, permis, grâce à l’étude des dynamiques spatio-temporelles de santé, à travers l’offre et la consommation des soins, de montrer que les inégalités ont été réduites, mais sont encore importantes. Aminata Niang Diène soutient aussi qu’une analyse n’a pas encore eu lieu. Il s’agit de pratiques dans les réorganisations territoriales et sanitaires qui a révélé que le renouvellement attendu dans les schémas d’organisation, qui ne tiennent toujours pas compte d’une analyse des territoires, des usages de la population et des dynamiques socio- démographiques. A l’en croire, les mécanismes d’allocation des ressources mettent en évidence les jeux dans la redistribution des pouvoirs et les déficiences dans l’application des principes de subsidiarité et de solidarité. « Les pratiques vont certes dans le sens d’une discrimination qui privilégie les espaces défavorisés, mais sont souvent l’objet de manœuvres politiques. Finalement, les modes d’appropriation et d’exécution des politiques publiques interrogent les possibilités des collectivités décentralisées à construire un développement territorial équilibré. Les enjeux et les défis à relever restent importants et doivent s’inscrire dans une réflexion plus globale concernant l'aménage- ment du territoire », démontre-t-elle.

Pour Alioune Kane, le président du jury, le document est saisissant en ce sens qu’il met en exergue des outils destinés à cerner les risques sanitaires dans notre pays. Le rapporteur Cheikh Bâ va plus   loin en indiquant qu’il s’agit d’un examen exhaustif sur les problèmes de santé au Sénégal en posant, entre autres, les questions relatives à l’accessibilité, à l’impact des politiques d’aménagement, au maillage politique qui ne correspond pas au maillage sanitaire, etc.