RENTRÉE CHAOTIQUE DANS LES ÉCOLES SACCAGÉES DE ZIGUINCHOR
Les inscriptions et réinscriptions se font à l'air libre, faute de bureaux et d'électricité, sans accès aux ordinateurs. Les conséquences de cette situation sont préoccupantes

Dans la ville de Ziguinchor, la rentrée scolaire ne se déroule pas dans de bonnes conditions, notamment dans les écoles qui ont été saccagées lors des manifestations politiques suivant la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko en juin dernier. Malgré la détermination des responsables et des enseignants à surmonter les obstacles, il est presque impossible de reprendre les cours immédiatement.
Le personnel du CEM Boucotte sud, l'un des établissements scolaires détruits à Ziguinchor, est confronté à un véritable casse-tête pour démarrer les cours dans un environnement complètement saccagé. Les inscriptions et réinscriptions se font à l'air libre, faute de bureaux et d'électricité, sans accès aux ordinateurs.
Les conséquences de cette situation sont préoccupantes. Certains élèves risquent de redoubler, n'ayant pas pu suivre le deuxième semestre comme les autres écoles. Diminga Kayoungha, en classe de troisième, exprime son désarroi dans les colonnes de DW Afrique : "Certains élèves n'ont pas le niveau de 3e, mais on est obligé de les laisser parce qu'on n'a pas fait le deuxième semestre comme les autres écoles. Beaucoup risquent de redoubler."
L'élève Mohamed Lamine Sourou cité par le même média craint également un démarrage tardif des cours : "Il n'y a pas de classes pour nous accueillir, toutes les classes ont été détruites. On ne sait pas quand est-ce qu'on va commencer les cours. Ça nous fait peur, on va commencer à apprendre tardivement. Et les professeurs n'auront pas le temps de se rattraper."
La situation préoccupe également les parents d'élèves. Mahawa Doumbouya, responsable des parents d'élèves, estime que l'avenir des élèves est en danger : "L'avenir des élèves est menacé parce que les tables-bancs manquent dans les salles de classe. Quand est-ce que ces tables-bancs seront reprises et remises dans les salles de classe pour que les professeurs puissent dispenser leurs cours en suivant le calendrier du programme ?"
Malgré cette situation désastreuse, François Poussy, le principal de l'établissement, assure que tout sera mis en œuvre pour que les cours reprennent rapidement.
Madiadiop Sané, président de Vision citoyenne, une organisation de la société civile, exprime sa préoccupation face à la situation des écoles détruites et interpelle l'État : "Si nous voyons quelque part des écoles qui ont été saccagées depuis le mois de juin et qui n'ont pas été réhabilitées, nous pensons qu'à la limite, il faut parler d'une mauvaise foi de l'État."