L'IMPACT DE L'IA SUR LA CRÉATION ARTISTIQUE
L'intelligence artificielle (IA) va-t-elle se substituer à l'artiste ou vient-elle tout simplement en appoint pour aider ce dernier dans ses œuvres ?
Le débat sur l'impact de l'intelligence artificielle sur l'œuvre artistique a été posé, ce vendredi, par l'université numérique Cheikh Hamidou Kane.
L'intelligence artificielle (IA) va-t-elle se substituer à l'artiste ou vient-elle tout simplement en appoint pour aider ce dernier dans ses œuvres ? Ce sont deux principales questions qui ont animé les débats, lors de panel dédié à l'impact de l'IA sur la création artistique.
“Que ce soit la médecine, la communication et bien sûr l'art, on constate un mécanisme de défense par rapport à l'intelligence artificielle. En ce qui concerne le domaine artistique qui nous intéresse aujourd'hui, il vaudrait mieux essayer d'instaurer une symbiose entre l'homme et l'IA”, déclare l'enseignant à l’Institut supérieur de management (ISM), Alioune Badara Mbengue.
Le professeur est formel. Parlant dans un cadre général, il voit en l'IA une intelligence suprême. La considérant comme une œuvre humaine, M. Mbengue n'exclut pas que cette dernière dépasse son maître dans un avenir pas très lointain. “Jamais l'homme n'a créé une chose aussi intelligente. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à un stade où l'IA elle-même est capable de créer une IA. D'ici trois ou cinq ans, l'intelligence artificielle sera plus intelligente que la somme des intelligences contenues dans le monde. La réalité est que tout le monde utilise l'IA et on n’a jamais créé une chose aussi dangereuse et aussi bénéfique pour l'humanité que l'IA”.
En effet, l'impact de l'IA a fait l'unanimité, lors de ce panel. Toutefois, d'aucuns se sont interrogés sur le caractère original ou authentique des œuvres qu'elle aiderait à créer. “Avec l'IA, un vrai souci d'originalité et d'authenticité pourrait se poser. Qui crée les œuvres, désormais ? C'est l'homme ou la machine ? À mon avis, l'intelligence artificielle, bien que très utile et irréversible, il faut reconnaître qu'elle manque de sensibilité, car la créativité est propre à l'homme. Mais l'IA nous oblige aussi à nous perfectionner. Avec elle, l'enseignant dans l'école des arts, par exemple, doit se réinventer, car aujourd'hui, c'est avec la technologie que ça se passe”, a nuancé la directrice de la Formation continue et de la Recherche artistique à l'École nationale des arts et des métiers de la culture, Ndèye Codou Ndiaye.
Presque dans la même veine que ses prédécesseurs, un autre panéliste suppose une collaboration entre l'homme et la machine. “C'est un panel qui vient à son heure. L’IA évolue à une vitesse exponentielle et elle touche à tous les domaines. Elle est source de plus d'opportunités, de raccourcis, de gain de temps, mais elle ne saurait se substituer à l'artiste. L'intelligence artificielle doit venir, dans ce cas, en appoint, mais encore une fois, ce n’est pas qu'elle vienne prendre la place des créateurs’’, affirme l'enseignante-chercheuse à l'université numérique Cheikh Hamidou Kane, Nafissatou Diouf.