DÉTENTIONS PROVISOIRES, CIRÉ ALY BA POUR UNE JUSTICE AVEC CÉLÉRITE
Si l'Etat va jusqu'au bout de son ambition, la détention sera limitée à deux ans. Ce délai sera renouvelable pour six mois avec l'autorisation de la chambre d'accusation.
La ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, veut mettre fin aux longues détentions provisoires. Elle a entamé un vaste projet pour mieux encadrer cette pratique. La successeure de Ismaila Madior Fall a fait la déclaration ce matin, à l'occasion de la Conférence nationale des chefs de parquets. "Il me plait de vous annoncer que mon département travaille sur un avant-projet de loi pour mieux encadrer la détention provisoire et le temps du traitement des dossiers judiciaires", a-t-elle déclaré devant un parterre d'acteurs de la Justice.
Selon le directeur des affaires criminelles et des grâces qui a présenté l'avant projet, il s'agit d'une consécration effective du principe selon lequel la détention est une exception. "Désormais, a-t-il souligné, il sera affirmé dans les textes que la personne poursuivie demeure libre..."
Le nouveau projet de la tutelle prend en charge l'encadrement des détentions provisoires en matière criminelle. Désormais, si l'Etat va jusqu'au bout de son ambition, la détention sera limitée à deux ans. Ce délai sera renouvelable pour six mois avec l'autorisation de la chambre d'accusation. Prenant la parole lors de la Conférence des chefs de parquets, le premier président de la Cour suprême invite à la prudence.
"Je pense que c'est une réforme importante. Mais il faut être un peu prudent. Pour certains crimes odieux par exemple, la remise en liberté prématurée peut être préjudiciable pour la société", souligne Ciré Aly Ba qui semble inviter à ne pas danser plus vite que la musique.
"Oui à la justice avec célérité, affirme-t-il, mais pas à une justice bâclée".