LES SOUPÇONS SOULEVÉS PAR LES DÉPUTES CONCERNANT L’ÉLIMINATION DE KARIM WADE
Plusieurs candidats auraient été éliminés "sans que leurs parrainages ne soient contrôlés". Le groupe Liberté Démocratie et Changement évoque également des "omissions de dizaines de milliers de parrains" et "des régions entières laissées en rade"
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L'Assemblée nationale sénégalaise devrait bientôt ouvrir une commission d'enquête parlementaire afin de faire la lumière sur les conditions ayant entouré l'élimination de Karim Meïssa Wade de la course à l'élection présidentielle du 25 février 2024.
C'est en tous les cas ce que réclame le Groupe parlementaire Liberté Démocratie et Changement (LDC), dans une proposition de résolution déposée le 24 janvier dernier et dont les motivations soulèvent de nombreuses zones d'ombre.
Dans son exposé des motifs, le groupe parlementaire dirigé par Mamadou Lamine Thiam revient sur la décision polémique n°2/E/2024 rendue le 20 janvier par le Conseil constitutionnel, ôtant Karim Meïssa Wade de la liste définitive des candidats à la présidentielle. "Le motif énoncé dans cette décision n'est pas juridiquement fondé et, d'ailleurs, elle fait apparaitre de fortes présomptions de partialité manifeste", indique le texte.
En effet, comme le mentionne le groupe LDC, "les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye ont des connexions douteuses avec certains candidats et se trouvent manifestement dans une situation de conflits d'intérêts".
D'autant plus que, ainsi que le souligne la résolution, "la décision du Conseil constitutionnel a été rendue publique seulement à 22 heures alors qu'elle était déjà annoncée par un média à 14h56". Comme si le secret du délibéré avait été mystérieusement éventé.
Autre élément troublant relevé : plusieurs candidats auraient été éliminés "sans que leurs parrainages ne soient contrôlés". Le groupe LDC évoque également des "omissions de dizaines de milliers de parrains" et "des régions entières laissées en rade".
Fort de ce "faisceau d'indices concordants", le groupe parlementaire demande donc la constitution d'une commission d'enquête parlementaire "visant à élucider les conditions douteuses de l'élimination de Karim Meïssa Wade". Une initiative qui pourrait permettre de faire la lumière sur les nombreuses zones d'ombre planant sur ce dossier polémique.
Les prochains jours s'annoncent décisifs pour la transparence du processus électoral.