LE PDS DÉSAVOUE LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Dans une mise au point cinglante publiée ce mardi 30 janvier 2024, le parti libéral dénonce le dernier communiqué du Conseil constitutionnel, fustigeant l'attitude "partiale" des sept juges et leur déni de souveraineté populaire
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a tenu à réagir fermement au dernier communiqué du Conseil constitutionnel concernant la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire. Dans une mise au point publiée ce mardi 30 janvier 2024, le plus ancien parti d'opposition du Sénégal dénonce avec vigueur l'attitude des sept juges de l'institution.
Tout d'abord, le PDS réaffirme son attachement au principe de la séparation des pouvoirs, pierre angulaire de la démocratie. Cependant, il rappelle que "la souveraineté nationale appartient au Peuple sénégalais, qui l'exerce par la voie de ses représentants", selon la constitution. Or, le Conseil constitutionnel "ne peut s'attribuer l'exercice de la souveraineté", une prérogative réservée au peuple.
Le parti pointe ensuite du doigt le fait que la création d'une commission d'enquête parlementaire est bel et bien prévue par la loi organique n° 2002-20 du 15 mai 2002 portant règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Cette loi trouve elle-même son fondement dans la constitution. Ainsi, la décision des députés "n'affecte en rien le principe de la séparation des pouvoirs", souligne le PDS.
Plus loin, le communiqué assène que "les juges du Conseil constitutionnel ne sont pas au-dessus des lois de la République". Une phrase choc qui sonne comme une mise en garde, le parti estimant que les magistrats "ne peuvent pas s'autoriser sans conséquence à imposer aux acteurs politiques leurs choix". Le PDS dénonce ouvertement des "décisions teintées de partialité, de conflits d'intérêts manifestes et de corruption".
Enfin, le PDS lève le ton en décriant les "menaces proférées par les sept juges" à l'encontre des différents acteurs politiques et institutionnels impliqués dans la commission d'enquête. Le parti conclut sur un constat sans appel : "Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, nous avons un Conseil constitutionnel qui, dans sa formation actuelle, a perdu toute crédibilité."