CRUEL, ET POURTANT C’ETAIT POSSIBLE !
Cruauté, déception, incroyable, ahurissant, regrets ! Quoi d’autres. Les champions d’Afrique sont éliminés de la Can au moment où on s’y attendait le moins
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Cruauté, déception, incroyable, ahurissant, regrets ! Quoi d’autres. Les champions d’Afrique sont éliminés de la Can au moment où on s’y attendait le moins. Même si certains observateurs ont nourri des craintes face à une Côte d’Ivoire écornée, repêchée, les Sénégalais croyaient capables quand même de passer ce cap.
On savait qu’on allait souffrir. Que ça allait être difficile. Mais pas rentrer aussi tôt à la maison. L’aventure s’arrête là donc, en huitième de finale. Les Lions du Sénégal, éliminés par les Éléphants, ne vont pas rempiler comme ils ambitionnaient de le faire. Ils viennent d’ouvrir leur succession. Il y a une semaine, la Côte d’Ivoire était au bord de l’élimination. Sortis par la petite porte grâce une place de meilleur troisième au dernier moment, les Eléphants viennent d’être ressuscités. Frank Kessier et ses copains viennent de loin. Très loin. Face à un grand Sénégal tenant du titre, les Eléphants ont réussi le sursaut d’orgueil en se surpassant au stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro. Et pourtant les Lions du Sénégal ont survolé les phases de poule en sonnant d’emblée le glas avec trois matchs, trois victoires, huit buts marqués, un seul encaissé. Tout le monde voyait le Sénégal beau et hyper favori de cette compétition. Mais en tombant sur la Côte d’Ivoire qui s’est projetée dès le coup d’envoi en prenant des risques, la mission a été délicate. Ce qui était jusque-là la force d’Aliou Cissé, a été le maillon faible de ce match-là. C’est la bataille du milieu.
Erreurs 1
L’erreur commise par Aliou Cissé, c’est de miser sur un milieu de terrain jeune et inexpérimenté dans ce genre de match. C’était clair que la bataille du milieu allait peser sur le gain du match. Pape Matar Sarr et Lamine Camara sont très bons techniques et ont de l’envie. Mais cette confrontation allait se jouer dans le mental et l’expérience. La titularisation des joueurs aguerris comme Cheikh Kouyaté, Nampalys Mendy ou Idrissa Guèye pouvait franchement tenir tête à Sangaré, Fofana et Jean Michael Seri qui a contrôlé l’entre jeu de bout en bout. Le milieu de terrain ivoirien n’a pas eu la réplique qu’il fallait de la part des Sénégalais.
La Côte d’Ivoire se voyait déjà éliminée. Si elle revient dans la course, cela veut dire qu’elle va aborder ce match à fond, intra-muros. L’Eléphant blessé a pris le dessus sur le Lion qui a tout raflé sur son passage au premier tour. Et pourtant, il y avait de la place pour aller jusqu’au bout de cette Can. On a réussi ce qu’il fallait face à la Côte d’Ivoire. Il s’agissait de marquer tôt et on l’a fait dès la 3mn de jeu. Les Ivoiriens ont acculé les Sénégalais en prenant plus de risques. N’eût été la classe et la vigilance d’Edouard Mendy, les Eléphants allaient plier le match dans le temps réglementaire. Peut-être que le penalty, réel d’ailleurs, non sifflé sur Ismaila Sarr aurait pu changer le cours du match.
Erreur 2
Les Lions ont aussi commis l’erreur de se laisser dominer, de laisser les Ivoiriens contrôler la partie de bout en bout. De subir les assauts ivoiriens. En fin de compte, Fofona et ses partenaires ont pris confiance et ont décidé de marcher sur les champions d’Afrique. Koulibaly et sa garde ont tenu jusqu’à la 85’. Hélas ! Moment auquel Edouard Mendy a concédé ce pénalty sur Nicolas Pépé. Et l’égalisation a revigoré l’équipe de Faé qui y a cru.
Erreur 3
L’autre erreur de Cissé, c’est de ne pas apporter des changements un peu plus tôt. Il fallait renforcer le milieu à 20 minutes de la fin et essayer de procéder sur des contre-attaques. Cela pouvait stopper net l’intensité et les assauts des ivoiriens. Et le score aurait pu rester là jusqu’à la fin. On ne pouvait nullement s’attendre à un match facile. Les rescapés, ressuscités ne pouvaient naturellement donner aucune chance à la bande à Sadio Mané. Emerse Faé a donné du fil à retordre à Cissé qui n’a pas démérité tout de même. C’était prévisible qu’ils allaient saisir cette chance et en aucun cas, ils ne comptaient pas la laisser filer entre les doigts, quel que soit l’adversaire. Non seulement c’est le pays organisateur, jouant devant son public, mais ils viennent de loin. Ils croyaient déjà faire les valises et raser les murs pour rentrer. Ils sont repêchés et revenus dans la course. Mais les Sénégalais leur ont donné l’opportunité de rouvrir les valises et de reprendre le chemin perdu. La Côte d’Ivoire est encore en vie. L’Eléphant n’est pas mort, il est sorti du coma. Et désormais, il reprend sa route et ses ambitions.