L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI
![](https://www.seneplus.com/sites/default/files/styles/section_hero/public/raw_photos/lt0602.jpg?itok=4FKLHkPc)
KEEMTAAN Gi - DEMOCRATIE AVACHIE
Jamais assurément notre pays n’avait atteint un tel niveau de délabrement. Jamais le débat politique ne s’était également trouvé si cannibalisé, et les actes si abjects. Avec ce qui se passe depuis samedi, qui constitue une première et qui pourrait ouvrir la porte à toutes les incertitudes, on peut dire que nous sommes tombés bien bas. Personne ne pourra venir nous dire que ce qui a été fait repose sur des lois de la République. Cela procède plutôt de la volonté de gens jamais repus qui veulent continuer à se maintenir au pouvoir par tous les moyens possibles et imaginables. Par des artifices juridiques notamment. On apprend ainsi que le mandat de sept ans que l’on ne pouvait toucher pour le ramener à cinq ans du fait de la Constitution, peut désormais être prolongé ô de si peu, de huit mois seulement ! Et si le 15 décembre, il y a un second tour, le Chef pourra rester tranquille jusqu’en début 2025. Et plus si troubles, contentieux électoral ou crise institutionnelle il y aura ! Ainsi donc, il est impossible de diminuer un mandat mais permis de le prolonger de quelques mois. C’est là où réside la belle et flagrante duplicité de celui à qui on pourrait enlever toute confiance car ayant fait pire que la pauvre candidate accusée de parjure. Pour faire passer leur loi scélérate et tuer dans l’œuf toutes contestations, ils se sont appuyés sur les forces de défense et de sécurité qui leur servent de boucliers face à un peuple qui les a vomis et qui était prêt à en finir avec eux par la voie des urnes. C’est dans cette terre à la démocratie avachie que l’on se réveille pour voir l’outil de travail de millions de Sénégalais — Internet — restreint et où l’on retire la licence d’une télévision appartenant à un groupe qui emploie deux cents personnes. Le crime de cette télé ? Diffuser des scènes de manifestations que d’autres chaines de télévisions étrangères retransmettaient en boucle. Notre belle démocratie chahutée sur des plateaux de télévisions locales et étrangères. L’homme candide à qui on avait fait confiance et qui nous avait vendu le rêve d’une République réconciliée avec elle-même et à la gestion sobre et vertueuse, nous a véritablement eus. Souhaitons qu’il ne se retrouve pas dans les poubelles de l’Histoire. Voir des députés évacués manu militari afin que d’autres de leurs collègues puissent faire le sale boulot en toute impunité, voilà où nous en sommes réduits !
Kaccoor Bi - Le Temoin
VOTE SANS DEBAT - LA PROPOSITION DE MAMADOU LAMINE THIAM BLOQUE L’ASSEMBLEE, LA GENDARMERIE A LA RESCOUSSE
Pendant plusieurs heures, hier, l’Assemblée nationale a été bloquée par les députés du groupe Yewwi Askan Wi qui réclamaient un débat général sur la proposition de loi de report de la présidentielle. Une manière pour ces députés de s’opposer à la proposition d’un vote sans débat du président du Groupe parlementaire Liberté-Démocratie-Changement Mamadou Lamine Thiam. Après une longue pause suite au malaise de leur collègue Sanou Dione, les députés de l’opposition se sont dirigés en bloc vers le pupitre pour dire non à la proposition de loi de leur collègue Mamadou Lamine Thiam. Ce dernier a rappelé « qu’en sa qualité de porteur de la loi sur le report de la présidentielle, il propose un vote après que toutes les questions préalables ont été évacuées ». Les députés de Yewwi ont surtout voulu piéger et bloquer les travaux jusqu’à l’heure fatidique de minuit. Car au-delà de minuit, aucune délibération, ni vote d’une loi n’est possible à l’Assemblée nationale en vertu du règlement intérieur de l’institution. Face au désordre, le président Amadou Mame Diop a quitté le présidium pour laisser les parlementaires dans un brouhaha assourdissant. Quant aux députés de la majorité, appuyés par ceux du Pds, ils ont préféré garder le silence, comme si on leur avait donné une telle consigne durant toute la plénière. Pour déjouer la stratégie de blocage de Yewwi, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a fait appel à la gendarmerie qui a évacué les députés de l’opposition ! La majorité soutenue par le groupe Wallu a alors pu voter tranquillement le projet de loi pour reporter la présidentielle jusqu’au 15 décembre prochain. Si le président Macky Sall ne trouve pas de nouveaux prétextes d’ici là pour la reporter aux calendes grecques !
AMADOU BA A CONTRESIGNE LE FAMEUX DECRET
Autant au niveau de l’Assemblée nationale qu’au sein de l’opinion nationale, notamment la Société civile, on a fouillé partout pour voir le décret du président Macky Sall annulant la convocation du corps électoral pour la présidentielle de 2024. En effet lors de son discours à la Nation du samedi 03 février, Macky Sall a informé ses concitoyens avoir signé le décret mettant fin au processus électoral. Ce qui a été même à la base de la plénière de l’Assemblée nationale pour le report de l’élection pour 6 mois. Le hic, c’est que le décret n’a été aperçu nulle part. D’ailleurs le député Bara Gaye a déposé hier une lettre sur la table du président de l’Assemblée nationale adressée au chef de l’Etat pour convoquer le Premier ministre qui n’aurait pas contresigné le décret portant convocation du collège électoral. Amadou Ba aurait quitté son poste, selon les députés de l’opposition Bara Gaye et Ahmeth Aidara. Pour mettre fin aux rumeurs, le Gouvernement a publié le fameux décret contresigné par le Premier ministre Amadou Ba. Le décret comporte deux articles. L’article premier mentionne que « le décret 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 est abrogé ». L’article 2 ajoute que « le ministre de l’Intérieur, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur et le ministre des Finances et du Budget sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au journal officiel »
REPORT DE LA PRESIDENTIELLE ET SI IDY ETAIT AU COURANT ?
Candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck s’était enfermé depuis plusieurs mois dans un mutisme total. Ce alors que tous les autres prétendants à la magistrature suprême multipliaient les déclarations en vue du scrutin du 25 février prochain. En réalité, « Le Témoin » quotidien vient de comprendre que le silence assourdissant d’Idrissa Seck n’était autre que la posture d’un renseigné parmi les plus renseignés de la République. Autrement dit, le leader de Rewmi avait eu vent que le président Macky Sall allait reporter l’élection présidentielle du 25 février prochain. Même en se rendant à la Rts le vendredi 02 février dernier c’est-à-dire à quelques heures discours du président Macky Sall pour l’enregistrement de son temps d’antenne, Idrissa Seck savait qu’il n’y aura pas d’élection le 25 février 2024. Faisait-il donc du leurre médiatique ? La réponse semble se trouver dans sa déclaration de sortie d’audience où Idy invite les leaders politiques et les citoyens à la paix et au dialogue, et non à des élections libres et transparentes « Je lance un appel à tous les leaders, à toute la société, à tous les citoyens pour que nous comprenions que quelles que soient nos divergences, quelle que soit notre diversité, que la priorité absolue est de garantir la paix, la sécurité et la stabilité de notre pays », avait-il déclaré à l’Aps avant d’ajouter « Je prie pour que nous ayons l’intelligence de faire la concertation, d’apaiser les esprits, les cœurs avant que notre pays ne brûle. De toutes les façons, la concertation se fera. On ne doit pas attendre que le pays brûle avant de s’asseoir autour d’une table », avait invité Idrissa Seck qui n’a aucun moment prononcé le mot « élection » ou « scrutin ».
BOUGANE GUEYE DANI « A PARTIR DU 02 AVRIL, MACKY SALL DEVIENDRA UN PRESIDENT ILLEGITIME »
« À compter du 2 Avril Macky Sall deviendra un Président illégitime ». Telle est la conviction de Bougane Guèye Dani. Le président du Mouvement Gueum Sa Bopp Tekki Jotna dénonce une « énième forfaiture de Macky Sall, soutenue par des députés soumis et opportunistes, applaudie par des institutions inutiles telles que la Cedeao et l’Union Africaine, devant une majorité populaire qui a toujours respecté l’élégance républicaine envers le vote. Macky Sall s’agrippe à son malheur en refusant de respecter le serment qu’il avait convenu avec le peuple sénégalais. Encore 10 mois pour la Présidentielle, ce qui est sûr dans l’esprit de chacun de nous c’est qu’à partir du 2 Avril 2024 Macky Sall deviendra un Président illégitime ». « Je condamne fermement cet abus de pouvoir et j’appelle la Magistrature et les forces vives à prendre leurs responsabilités » déclare Bougane Guèye Dani. Le leader de «GueumSa Bopp » estime qu’il est temps de s’opposer à cette décision allant à l’encontre de la volonté populaire et de défendre la démocratie. Il souligne également l’inacceptabilité du soutien de la CEDEAO et de l’Union Africaine à ce qui vient d’être fait. Le Mouvement Gueum Sa Bopp et Tekki Jotna incitent les Sénégalais à se mobiliser contre cette décision de Macky Sall car considérant le maintien du Président au pouvoir au-delà de la date prévue comme une violation des principes démocratiques et républicains. Ils appellent à une protestation pacifique visant à préserver la légitimité démocratique et à rétablir l’ordre constitutionnel. Les réactions des magistrats et des acteurs politiques face à cet appel à la révolte restent incertaines. Cependant, la situation crée une tension croissante au Sénégal, avec des partisans et des opposants de Macky Sall exprimant fermement leurs positions.
POURSUITE DU PROCESSUS ELECTORAL - DES CANDIDATS SAISISSENT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Au-delà des combats de rue entamés ce dimanche au lendemain de l’arrêt du processus électoral par décision du président Macky Sall entérinée par l’Assemblée nationale, des candidats à la présidentielle de 2024 ont saisi hier le Conseil Constitutionnel. Ils veulent tout simplement la poursuite du processus électoral. Les candidats Mame Boye Diao, Habib Sy, Cheikh Tidiane Dièye, Malick Gakou et Bassirou Diomaye Faye (ce dernier, en prison, s’était fait représenter !) ont déposé individuellement hier « des requêtes aux fins de poursuite du processus électoral ». Tous ces candidats ont déposé au greffe du Conseil Constitutionnel les pièces de la proposition de loi constitutionnelle N0 04/2024 portant dérogation aux dispositions de l’art 31 de la Constitution de la République du Sénégal et une clé USB. « Nos requêtes, c’est simplement pour demander au Conseil Constitutionnel de décider de la poursuite du processus électoral surtout que la campagne électorale n’a pas été interrompue et qu’elle se poursuit normalement. Que seul le Conseil Constitutionnel a la prérogative d’annuler la présidentielle » a indiqué le candidat Cheikh Tidiane Dièye entouré d’autres candidats comme Mame Boye Diao et Habib Sy.
RETOUR DE PARQUET POUR ROSE WARDINI
La candidate Rose Wardini n’a pas encore été édifiée sur son sort hier. Elle n’a pas pu rencontrer le Procureur. L’étau se resserre autour de la candidate à l’élection présidentielle Rose Wardini. La leader de « Sénégal Nouveau » a été arrêtée vendredi 02 février par la division des investigations criminelles (DIC). Dr Rose Wardini est accusée de parjure sur sa double nationalité au Conseil constitutionnel au moment du dépôt de sa candidature.
LE SYNPICS DENONCE LE RETRAIT DE LA LICENCE DE WALF
Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal « Synpics » a vigoureusement dénoncé le retrait de la licence de la télévision privée Walfadjri. Le Synpics parle d’une « décision inique qui est une violation sans précédent de la Liberté de presse au Sénégal qui plus est, une atteinte à la Liberté de travail des employés ». Le Synpics tient à condamner fermement cette décision qui met à terme en péril l’existence professionnelle des travailleurs de ce groupe de presse notamment ceux de ses sections radio et télévision. Le Synpics en appelle au ministre de la Communication et lui demande de rapporter cette décision extrême d’autant que « d’après ce qui nous est rapporté, la dernière décision de suspension en juillet dernier, traitée par la Cour suprême, a été déclarée illégale à posteriori ».
AFFAIRE WALF LA CAP SONNE LA RESISTANCE
La Coordination des associations de presse (CAP) sonne la mobilisation cet après-midi pour un plan d’action efficace et inclusif. La CAP tient à condamner vigoureusement le retrait définitif de la licence de Walf Tv et exige sa restitution immédiate. La CAP à travers un communiqué de presse appelle toutes les sensibilités de la presse à la mobilisation générale face à cette forfaiture et atteinte grave à la liberté de la presse. A travers cette mesure de retrait de licence, souligne la CAP, toute la presse est visée, opprimée et offensée. Cet affront ne peut être lavé que par une grande mobilisation de tous les acteurs des médias, ajoute la Coordination.