5 NOUVEAUX POUR LE GABON ET LE BENIN
Il s’agit notamment d’Habib Diarra, milieu de terrain de Strasbourg, le défenseur Arouna Sangaté du Havre du milieu de terrain, Mamadou Lamine Camara (RS Berkane/Maroc) et du défenseur Seydou Sano d’Al-Gharafa.
Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal, Aliou Cissé a dévoilé hier, vendredi 15 mars la liste de ses 31 Lions qui devront prendre part aux prochains matchs amicaux du Sénégal contre le Gabon le 22 mars et face au Bénin le 26 mars à Amiens en France. Parmi eux, cinq nouveaux entrants. Il s’agit notamment d’Habib Diarra, milieu de terrain de Strasbourg, le défenseur Arouna Sangaté du Havre du milieu de terrain, Mamadou Lamine Camara (RS Berkane/Maroc) et du défenseur Seydou Sano d’Al-Gharafa. Le sélectionneur national a profité de cette première sortie post-Can pour évoquer le parcours des Lions et cette élimination précoce en 8ème de finale. Mais aussi d’autres sujets liés au prolongement de son contrat ou encore Youssouf Sabaly de mettre un terme à sa carrière internationale.
«IL FAUT UN MOMENT OUVRIR LA TANIERE ET APPORTER D’AUTRES JOUEURS»
«Une équipe de football, c’est une évolution. Il y a aujourd’hui du sang neuf mais ce n’est pas quelque chose que l’on a préparé pendant la CAN. C’est quelque chose pensé avant la CAN. Nous savions qu’un moment il faudra ouvrir la Tanière et apporter d’autres joueurs qu’on ne pouvait pas mettre dans la liste des 27. C’est le cas de Mamadou Lamine Camara, de Sangaté, de Habib Diarra, Amara Diouf et tous ces garçons. On sait qu’au cours des matchs amicaux, on aurait pu les intégrer. Mais pour un match de football, il faut anticiper, voir d’autres joueurs et possibilités. C’est ce que nous avons fait. Rien n’est figé. En équipe nationale, il y a une porte d’entrée et une porte de sortie. Habib Diarra, est un bon pedigree. C’est un garçon que nous suivons depuis trois à quatre ans. J’ai toujours essayé de le convaincre. Il est né à Guédiawaye. L’équipe nationale du Sénégal, c’est chez lui. Il a énormément de talents. Il y a de jeunes joueurs de talents. Il faut aller les chercher et les amener dans cette équipe nationale. Habib Diarra avait besoin de réflexion et il l’a eu. Je remercie Kader Mangane qui a fait un excellent travail dans ce dossier-là. Nous sommes heureux de le voir parmi nous d’autant plus qu’il a été sélectionné avec l’équipe espoir. C’est un très bon joueur qui vient s’ajouter à la concurrence».
«NOUS NE SOMMES PAS LA MEILLEURE EQUIPE DU MONDE»
«Notre désir c’est bien sûr jouer d’abord. Vous ne nous avez jamais entendu dire que les autres sont de petites équipes. La dernière a montré qu’il n’y a plus de petites équipes sur le continent africain. Les matchs sont compliqués et difficiles. Après la coupe du monde, il y a une politique qui a été mise en place par la direction technique. C’était de pouvoir jouer des gros matchs. Effectivement, on n’a joué des gros matchs. Le Brésil n’est pas une petite équipe. Nous l’avons joué et nous l’avons battu. Tout le monde est d’accord de la manière dont nous avons battu le Brésil. On a joué l’Algérie ici à domicile malgré qu’on ait perdu. C’est une grosse équipe. En réalité, elle fait partie des meilleures équipes africaines. Nous avons aussi joué le Cameroun au mois de septembre. Ce n’est pas une petite équipe. Jouer ces gros matchs ne dépend pas de nous. On peut vouloir jouer le Brésil et que le Brésil n’ait pas envie de jouer le Sénégal. On peut aussi vouloir jouer l’Argentine ou la France et qu’eux, dans leur planification, ils n’ont pas envie de jouer contre nous. Il ne faut pas donc penser que dans ces préparations de matchs, c’est Aliou Cissé et Augustin Senghor qui se mettent dans un coin et décident de jouer. Ce sont des opportunités qui se présentent. En neuf ans, le Sénégal a joué tous les Grands d’Afrique. On peut comprendre que l’on dise le Sénégal a un autre standing et qu’il doit jouer contre la France, les pays européens etc., mais nous nous préparons les prochaines échéances de la CAN et non la Coupe du monde».
«J’AI TOUJOURS EU LE SOUTIEN DE MES DIRIGEANTS»
«Les gens parlent beaucoup de moi mais je ne suis pas important. Je suis ici et je fais mon travail correctement. Et vous êtes tous d’accord que mon travail je le fais du mieux que je peux. Je suis quelqu’un de très humble. Je crois que l’histoire du football sénégalais, j’aurai été l’entraineur qui ait fait le plus de résultats positifs. Ça, je pense que de temps en temps vous l’oubliez. Mais, c’est un fait, ce n’est pas quelque chose qu’on a inventé. En réalité, les statistiques sont là. Maintenant, mon sort ne dépend pas de moi mais de la direction technique, du Comex, du président, de la fédération. Si les dirigeants, le président de la fédération pensent que je ne suis plus l’homme de la situation, il n’y a aucun souci. Je suis sûr et certain que on a d’autres sénégalais qui sont en place et capables de diriger cette équipe nationale. Donc, je ne suis pas quelqu’un qui s’accroche. On parle souvent de mon avenir. En réalité, cela fait 9 ans que je suis ici et je ne me suis jamais senti inquiété ni par le comité exécutif, ni qui que ce soit, ni par le ministère».
«MON CONTRAT S’ARRETE A LA CAN 2025»
«Au contraire, j’ai toujours eu le soutien de mes dirigeants, de l’Etat. Si on me fait confiance, je ferais ce qu’il faut. Si on m’appelle pour me dire que tu n’es plus l’homme de la situation, je m’en vais tout simplement. Le poste n’appartient à personne. Ce qui est important est que le Sénégal avance… Les objectifs sont clairs. Aujourd’hui, j’ai une prolongation de contrat. Elle ne va pas jusqu’en 2026 mais la CAN 2025. Il faut l’éclaircir pour que tout le monde soit au courant. Dans cette proposition de prolongation de contrat, il y a les éliminatoires de la coupe du monde 2026. On peut faire les éliminatoires et ne pas aller à la compétition. Je pense que nous avons le groupe, l’expérience, le vécu pour atteindre ces objectifs».
«AMARA DIOUF EST JEUNE ET VIENT POUR APPRENDRE»
«Amara, c’est un garçon que je suis notamment à travers les performances qu’il fait en championnat mais aussi ce qu’il fait avec nos différentes sélections. C’est un jeune joueur ! J’avais à cœur de le voir personnellement pour que je puisse le connaître, discuter et voir un petit peu quelle est sa mentalité, quel est son état d’esprit. Parce que j’entends beaucoup de choses sur lui… Amara est jeune et aujourd’hui il vient pour apprendre. J’espère même qu’il va battre le record du joueur le plus jeune sénégalais à être convoqué en équipe nationale A. On ne peut que le féliciter et lui souhaiter une bonne carrière à l’image de ses aînés. Mais, aujourd’hui, il vient pour apprendre et nous lui souhaitons en tout cas le bienvenu. Cela me permet aussi de l’avoir au moins dix jours avec moi et voir qui est ce garçon sur le plan mental, physique et surtout de son état d’esprit».
«J’ASSUME TOTALEMENT L’ELIMINATION A LA CAN»
«C’est une grande frustration, une sensation de goût inachevé, une sensation du travail que l’on n’a pas bien terminé. Mais je ne dirai pas échec. Ce n’était pas un échec. L’échec peut-être serait la façon dont nous avons joué le quatrième match contre la Côte d’Ivoire. Mais nous avons bien débuté cette Coupe d’Afrique des Nations (CAN) avec trois victoires en trois matchs, huit buts marqués et un but encaissé sur pénalty, dans un groupe que beaucoup disait être celui de la mort. À la sortie de cette première phase de compétition, on a été élu meilleur entraîneur de la compétition, et nous avons vu émerger de jeunes talents à l’image de Lamine Camara. Oui, je suis frustré, car nous avions l’occasion de marquer l’histoire, de faire ce back-to-back. Je comprends nos supporters et j’assume totalement cette élimination. Aujourd’hui, bien sûr, quand vous ne gagnez pas, le premier visé c’est l’entraîneur. C’est parce que c’est moi qui mets en place le groupe, qui constitue l’équipe. Je suis le manager. Donc, je suis responsable aujourd’hui de tous les résultats. Comme je l’ai dit, cette élimination a été difficile à gérer, difficile à accepter, mais je l’assume ».
«IL FAUT QUE LES ARBITRES SOIENT A NIVEAUX»
«J’avais sensibilisé sur l’arbitrage depuis trois ans. Quand mon ami Belmadi parle de l’arbitrage, on dit qu’il est un pleureur. Moi, je suis là depuis neuf ans. Nous avons bourlingué partout sur le continent africain. Les difficultés des arbitres qui nous mettent la pression, des délégués qui nous mettent la pression, c’est fréquent. Peut-être, que pour certains, c’est sur cette 8e de finale qu’ils ont vus l’arbitrage. Mais c’est notre quotidien. On a déjà parlé, discuté de ça mais cela ne change pas. Comment l’arbitre n’a pas pu siffler ce pénalty. Comment il n’a pas pu aller voir la Var ? On dit qu’on sanctionne Krépin Diatta. Mais on peut aussi me sanctionner et tous les joueurs de l’équipe nationale. Il faut que cela cesse ! Si on veut progresser, il faut que les joueurs, les techniciens soient à niveau. Mais, il faut les arbitres soient à niveau».
RETRAITE INTERNATIONALE DE SABALY : «UNE GROSSE PERTE POUR NOUS»
«C’est un garçon avec qui j’ai une bonne relation, un joueur, pour qui, je me suis battu pour qu’il vienne en équipe nationale. C’est un très bon joueur. Il est l’un des meilleurs à son poste sur le continent. C’est un garçon qui a toujours été honnête avec moi. J’ai toujours tenu un discours franc avec lui. Je sais que s’il prend la décision de ne pas revenir en équipe nationale, c’est avec maturité. Cela a été mûrement réfléchi. Ces dernières années, si on regarde le nombre de matchs, il n’a pas beaucoup joué. Depuis qu’il a signé au Bétis Séville, en raison de nombreux problèmes de santé. Donc, quand un homme comme Youssouf, aussi équilibré, droit et honnête qu’il est vous appelle pour vous dire : « Coach, j’ai bien réfléchi, je veux arrêter». C’est une grosse perte pour nous… le sport de haut niveau, c’est d’abord la santé. Elle peut chambouler la trajectoire d’un joueur. On voit que ses saisons ne sont pas remplies. Si vous ne jouez pas 20 matchs pendant trois ans, vous vous posez des questions».
«NOUS ESPERONS QUE PAPE THIAW VA NOUS AIDER A NOUS AMELIORER»
«Le nouvel attelage de l’équipe nationale a été mis en place par le directeur technique national. Pape Thiaw arrive dans un staff qui vit ensemble depuis pratiquement dix ans. C’est à lui de s’intercaler, de s’imposer. D’autant plus que mon adjoint numéro 1 c’est Régis Bogart. Je travaille avec lui depuis 10 ans. C’est quelqu’un qui fait un travail exceptionnel, très professionnel. Je lui rends hommage car tout ce que nous avons gagné aujourd’hui, c’est grâce à lui. Nous souhaitons le bienvenu à Pape Thiaw. Omar Daf était là, Youssou Dabo était là et on lui a ouvert la porte. Nous sommes un staff qui partage. Nous espérons que Pape Thiaw va nous aider à nous améliorer.»