VIDEOLE GRAND DÉBALLAGE D'ALAIN FOKA
Après 32 ans de bons et loyaux services à RFI, le journaliste vedette claque la porte. Son nouveau projet "Manssah" fait déjà des vagues. Dans un réquisitoire choc, l'inflexible panafrican livre sa version des faits - ENTRETIEN
À 60 ans, l'ancien journaliste vedette de RFI, Alain Foka, n'a plus rien à prouver. Après 32 années de bons et loyaux services, il claque la porte pour voler de ses propres ailes panafricaines. Dans une interview musclée, le Camerounais s'explique sans détour sur son départ fracassant et son nouveau projet "Manssah".
Foka le rebelle lâche ses premières vérités
Alain Foka revendique désormais son droit à la liberté d'expression totale. L'homme se lâche et dézingue sa désormais ex-maison RFI : "À 60 balais, je n'accepte plus la tiédeur avec laquelle on couvre l'Afrique...ce regard un peu condescendant de la presse internationale."
Vieux briscard du micro, le journaliste reconnaît avoir surfé sur une vague de tolérance à l'égard de ses audaces éditoriales. "J'étais un peu le poil à gratter, le prétexte qu'on exhibait pour dire 'vous voyez, on est libre'".
Manssah, bébé de la controverse
Foka crée la controverse avec Manssah, son nouveau projet qualifié par certains de "pions des Français". Une accusation qu'il balaie d'un revers de manche affirmant "faire exactement le contraire de ce que voudraient les pays occidentaux". Pour l'infatigable sexagénaire, l'heure est venue de proposer un réel contre-modèle africain de gouvernance.
Basé au Togo, un choix mûrement réfléchi selon lui, Manssah se veut un laboratoire d'idées visant à "repenser l'Afrique". Un dessein ambitieux que Foka compte bien réaliser en rassemblant toutes les voix et sensibilités du continent. Même les activistes les plus critiques comme Kemi Seba et Nathalie Yamb sont respectés dans leur combat.
L'esprit frondeur n'abdique pas
S'il courtise désormais les chefs d'Etat, l'esprit frondeur d'Alain Foka ne faiblit pas pour autant. L'ancien de RFI regrette de ne pouvoir s'exprimer pleinement, même sur le Cameroun dont il dit "connaitre l'inertie". Conscient que son départ aura durablement scellé sa rupture avec son ex-employeur français, le journaliste semble aujourd'hui résigné mais déterminé à réveiller les consciences panafricaines.
Bâillonné un temps par le poids des convenances, le Camerounais reprend son indépendance d'esprit et de ton. La nouvelle croisade de ce libre-penseur promet d'agiter les lignes du paysage médiatique africain.