PUISQUE L’AIR EST ENCORE SI LÉGER
EXCLUSIF SENEPLUS - L'urgence de la réforme institutionnelle requiert l'achèvement des travaux préparatoires d'ici septembre afin que les législatives et le référendum sur une nouvelle Constitution se tiennent quasiment en même temps
" Nous ne pouvons pas déplorer des effets dont nous avons chéri les causes". Bossuet
Bassirou Diomaye Faye a été élu président dès le premier tour, un résultat salué par la planète entière, qui a fait du Sénégal le laboratoire in vivo de ce que le continent africain est en mesure de déposer dans le panier garni de la démocratie universelle… Le Sénégal..aid est devenu par la grâce turbulente de tout un peuple, le Sénéga…beau… 18 millions de citoyens en ronronnent d’aise et de fierté… Enfin presque, disons 4 millions… non, plutôt 2 millions de Patriotes, les 2 millions restants étant souvent pointés et dépeints comme d’insupportables renégats. Des pas « triotes » quoi ! Mais ça devrait bientôt s’arranger. Que veut dire ce mot de « peuple » d’ailleurs ? “Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple. Ma confiance dans le peuple gouvernant est infinitésimale. Ma confiance dans le peuple gouverné est infinie. Quand le peuple sera intelligent, alors seulement le peuple sera souverain.” Ainsi persiflait Charles Dickens… Mais je digresse.
Cette victoire est perçue non seulement comme le fruit de la détermination du peuple sénégalais, mais aussi comme une preuve de sa volonté inébranlable de défendre sa souveraineté.
Le nouveau pouvoir doit avoir chevillé à l’esprit quasi magique du 24 mars, que l'engagement civique et citoyen a joué un rôle crucial dans la neutralisation des tentatives visant à perturber le processus électoral. Cela a également encouragé le Conseil constitutionnel à affirmer résolument les principes du Droit face à l'Exécutif, qui a parfois semblé chercher à dévier, ignorer ou même défier la législation en vigueur.
Les efforts collectifs et synergiques des organisations de la société civile ont été déterminants dans cette lutte pour la démocratie.
Les Sénégalais dans un bel ensemble, ont su féliciter le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour sa victoire éclatante et méritée et sont déterminés à unir leurs efforts et à poursuivre leur mobilisation pour la réalisation des objectifs de bonne gouvernance démocratique, que tout notre peuple attend et appelle de ses vœux.
Le pouvoir nouveau, voulu de manière absolue par le peuple sénégalais, doit considérer que cette victoire est aussi le fruit d’organisations progressistes et démocratiques successives, qui ont mené des combats héroïques multiformes pour conquérir l’exercice des libertés civiles et fondamentales, notamment celles d'association, de réunion, d'expression et de vote. Ces conquêtes ont permis la consécration du pluralisme politique et syndical ainsi que l’avènement d’une presse indépendante du pouvoir politique. C’est certainement sur ces acquis que repose la fameuse « exception sénégalaise » qui, surfaite ou non, explique pour une bonne part l’absence de coup d’État militaire et la réalisation de deux alternances politiques à la tête de l’État par les urnes.
Nous sommes tous patriotes et fiers de notre Histoire, qui ne débute pas le 24 mars 2024.
C’est parce que nous sommes tous des patriotes, sans prétentieuse majuscule, que nous attendons de nos nouveaux gouvernants, qu’ils respectent rapidement l'engagement de refondre en profondeur les institutions pour en finir avec l'hyper-présidentialisme, engagement scellé par la signature du Pacte, l’objectif étant d’arriver à la refonte des institutions. C’est là que se dresse l’urgence, qui commande que le travail préalable soit achevé au plus tard en septembre pour que la nouvelle Assemblée nationale puisse être élue quasiment concomitamment avec un référendum autour de la nouvelle Constitution dans le sillage de celle de la CNRI… Cette urgence peut tout à fait être prise en compte sans jurer d’avec l’exigence sociale et populaire, parfois populiste, de la rupture et de son symbole le « balai ».
Sans oublier que pour bien nettoyer un escalier, il convient de le balayer justement du haut vers le bas, à travers l’exemplarité, et en conformité avec les principes du « JUB, JUBAL, JUBANTI », de la transparence promise, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a sonné la charge de la « reddition des comptes ». Il a d’abord ordonné la publication des rapports de la Cour des comptes, de l’Inspection générale d’Etat, et de l’OFNAC des cinq dernières années.
Le ton est donné pour la transparence dans la gestion des affaires, promise aux Sénégalais et l’opération « Goxi », rendre gorge, rien de moins, est lancée. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakar Faye a instruit le Garde des Sceaux de finaliser avant le 15 mai 2024, un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte.
Muscles bandés et menton fier, on donne dans le cosmétique et l’imprudence, car, que tous les rapports soient publiés, n’indique nullement que ceux qui ont vu leurs noms cités dans leurs pages, sont coupables de quoi que ce soit. Il était préférable d’ôter du coude de Macky Sall les dossiers qui empestaient l’atmosphère, et d’en révéler les forfaitures à un peuple spolié par cette kleptocratie décomplexée.
Un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte
Le président de la République a aussi informé le Conseil qu’il a créé à la présidence de la République une Direction des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés de l’Enseignement Arabe (composé du Bureau des affaires religieuses et du Bureau de l’insertion des diplômés de l’enseignement arabe).
C’est là que le premier « lanceur d’alerte à considérer et bien sûr à protéger s’invite dans un débat pour le moins nauséabond, et adresse au président de la République une lettre ouverte, allongé sur son pliant de retraité, en totale sincérité et biberonné aux principes de la République, une, indivisible, laïque et sociale inscrits en lettre d’Or et sur un socle d’airain dans le préambule de notre Constitution.
Adossé à un rude bon sens, et à une notion très claire de l’Histoire de son pays qui n’a pas débuté encore une fois le 24 mars 2024, Monsieur Abdoulaye Sall, Inspecteur de l'enseignement à la retraite et activiste à ses heures perdues, comme il se définit avec ironie, écrit sans colère aucune mais avec consternation, au chef de l’Etat, pour, je cite « exprimer mes préoccupations profondes concernant la récente création de la Direction des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés de l’Enseignement Arabe au sein de la présidence de la République. Cette décision, soulève plusieurs interrogations importantes qui, je le crois, méritent une réflexion approfondie.
Premièrement, en tant que nation qui s’enorgueillit de son caractère laïc, il est surprenant et préoccupant de voir une direction spécifiquement dédiée aux affaires religieuses et à l'insertion d'une catégorie spécifique de diplômés être établie directement sous votre haute autorité. Cette démarche semble indiquer une préférence non seulement pour une confession particulière, mais également pour une discipline d'enseignement spécifique, ce qui peut être perçu comme une rupture du principe d'égalité qui doit prévaloir dans un État laïc ».
Première alerte.
Semblant lui demander : Mais Diomaye avec qui vous causez avant de décider, la réponse semblant être dans la question, et depuis quand une direction peut être rattachée à la présidence ? », notre papy flingueur d’alerte, secoue son Xalima, le trempe dans le Daa, et assène sur son Alluwa que « l’insertion des diplômés de l'enseignement arabe soulève la question de la pertinence et de l’équité vis-à-vis des diplômés des autres disciplines linguistiques. Pourquoi créer une structure spécifique pour les diplômés en arabe, et pas pour ceux des autres langues (français, anglais, russe, allemand, espagnol, langues nationales...) ? Cette décision pourrait être vue comme une forme de favoritisme qui mine les principes d'équité et d'égalité des chances pour tous les citoyens, quelle que soit leur formation académique. Cela d'autant plus que le premier article de la Constitution est sans équivoque : "La langue officielle de la République du Sénégal est le français. Les langues nationales sont le diola, le malinké, le pular, le sérère, le soninké, le wolof et toute autre langue nationale qui sera codifiée". Nulle référence à l’arabe ! Fermez le ban !!!
Un ange traverse le bureau du nouveau ministre de l’Éducation nationale, qui avale un boa sans broncher…. Cette organisation pourrait-elle signifier une ingérence du politique dans des domaines qui devraient plutôt relever de technicités éducatives et religieuses gérées de manière plus neutre et indépendante ?
SCUD final
« Monsieur le président, la laïcité est un pilier de notre République. "La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances.” C'est la raison pour laquelle je vous implore de reconsidérer cette initiative, en veillant à ce que l'administration publique reste un espace de neutralité et d'égalité, conformément aux principes qui ont guidé notre nation jusqu'à ce jour ».
Pour ma part, j’ose espérer que le reste relève juste de l’étourderie et de la confusion entre vitesse et précipitation.
Qu’un Conseil interministériel soit consacré à la préparation de la Tabaski 2024, alors qu’avant la Tabaski, 16 ou 17 juin, selon nos lunes capricieuses et récalcitrantes, il y a le pèlerinage national à Popenguine, ça ne peut relever que de l’étourderie et sera vite corrigé.
Qu’une réunion interministérielle de suivi des engagements du gouvernement dans le cadre de la préparation du pèlerinage à la Mecque, édition 2024, soit évoquée alors que les inscriptions pour le pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté sont ouvertes depuis quelques jours, apparemment, le gouvernement n’a pas encore déniché les bons sherpas.
Mais puisque c’est juste une question de CV et que l’air est encore léger, tout cela va s’arranger. Il a l’air tellement sympathique notre président Bassirou Diomaye Faye… Il est certain qu’il a aussi la musique.
C’est à lui de rassurer celles et ceux qui redoutent d’être voilées ou « embabouchés » malgré eux et à l’insu de leur plein gré.