TINUBU ET DIOMAYE MAIN DANS LA MAIN POUR RAMENER LES BREBIS ÉGARÉES
Face aux dérives autoritaires qui gangrènent l'Afrique de l'Ouest, le président sénégalais et son homologue nigérian affichent leur détermination à "ramener au bercail" les pays frères ayant tourné le dos aux valeurs constitutionnelles
(SenePlus) - Les présidents nigérian Bola Ahmed Tinubu et sénégalais Bassirou Diomaye Faye ont affiché jeudi une front uni pour la défense de la démocratie constitutionnelle en Afrique de l'Ouest, région secouée par une vague de coups d'État militaires.
Lors de la première visite officielle de Faye à Abuja, les deux chefs d'État ont campé sur leur "intérêt commun pour la démocratie", selon un communiqué de la présidence nigériane cité par l'AFP. Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a exhorté le Sénégalais à l'aider à "ramener au bercail" les pays frères ayant subi des "renversements anti-constitutionnels".
"La Cédéao traverse une période difficile, mais tout n'est pas perdu", a lancé Faye, faisant référence aux décisions récentes du Niger, du Burkina Faso et du Mali d'abandonner l'organisation sous-régionale. "J'espère qu'avec le Nigeria, nous pourrons convaincre d'autres pays de revenir et de partager nos valeurs démocratiques communes", a-t-il ajouté, selon la même source.
Cette union sacrée pour la démocratie prend un relief particulier quand on sait que le jeune président sénégalais de 44 ans, élu en mars dernier sur la promesse d'une "rupture" avec l'ancien système incarné par Macky Sall, fait figure de panafricaniste de gauche. Un profil qui aurait pu le mettre en porte-à-faux avec le libéral-conservateur Tinubu.
Mais c'était sans compter sur la force d'attraction du combat pour les libertés fondamentales qui semble transcender les clivages idéologiques. "Ce que vous avez entrepris, une lutte axée sur la liberté, est remarquable", a ainsi salué le dirigeant nigérian, citant Jeune Afrique.
Au-delà du défi démocratique, Tinubu et Faye ont également évoqué d'autres fléaux communs comme la traite d'êtres humains et le trafic de migrants, qu'ils entendent combattre de concert.