VIDEOUN ÉTAT DE DROIT INDISPENSABLE POUR UNE ADMINISTRATION EFFICACE
Entre patrimonialisation de l'administration, clientélisme politique et concentration excessive des pouvoirs, Mame Adama Gueye pointe les dérives ayant fragilisé la démocratie sous Macky. Il exhorte le nouveau régime sur l'urgence de rétablir ce pilier
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(SenePlus) - Dans un contexte politique marqué par des défis majeurs, Me Mame Adama Guèye, membre fondateur du Forum Civil, a mis en lumière l'urgence pour le nouveau régime de s'engager pleinement dans l'établissement d'un État de droit solide, condition sine qua non pour une administration efficace. Son intervention, lors de la discussion portant sur "L'importance pour les citoyens de l'État de droit et d'une administration efficace", a apporté un éclairage critique sur les obstacles qui ont sapé ce principe fondamental durant l'ère Macky Sall, ouvrant ainsi la voie à des dérives préoccupantes.
Selon Me Guèye, l'absence d'un État de droit au Sénégal découle de divers facteurs, tant politiques que sociaux, qui ont progressivement fragilisé les fondements de la démocratie. Au cœur de ces dysfonctionnements se trouve une culture politique marquée par le clientélisme, un phénomène qui gangrène les structures administratives du pays. "Nous avons une culture politique incompatible avec l'État de droit, caractérisée par le clientélisme politique, un fléau structurel qui mine le bon fonctionnement de l'administration", souligne-t-il.
Une autre dimension critique réside dans la patrimonialisation de l'administration, où chaque responsable utilise ses prérogatives à des fins personnelles, au détriment de l'intérêt général. "Aujourd'hui, chaque responsable de l'administration patrimonialise ses responsabilités, les utilisant à des fins d'enrichissement personnel", déplore l'avocat lors de cette conversation organisée au Quartier général de Sursaut citoyen.
Par ailleurs, Me Guèye met en lumière une dimension sociale préoccupante, caractérisée par un mépris croissant de l'État de droit au sein de la société. En effet, nous avons développé une culture de contournement des citoyens par l'administration, où ces derniers semblent se désintéresser de leurs droits fondamentaux.
L'avocat pointe du doigt aussi le système politique présidentialiste en vigueur au Sénégal, qui favorise une concentration excessive de pouvoirs entre les mains du président de la République. "Nous ne choisissons pas simplement un président, mais nous élisons un monarque, ce qui est incompatible avec l'État de droit", affirme-t-il. Cette concentration de pouvoirs, non seulement, éloigne le pays des principes démocratiques, mais renforce également les tendances autoritaires au détriment de la primauté du droit.
L'instauration d'un État de droit est une condition sine qua non pour un Sénégal stable, prospère et juste. Le nouveau régime a la responsabilité de relever ce défi crucial pour l'avenir du pays.