LA COLÈRE GRONDE À EMEDIA
Depuis des mois, les salaires ne sont pas payés, selon les travailleurs. Et l'annonce du non-versement d'une avance Tabaski fait déborder le vase. La grogne est maximale au sein du groupe de presse
(SenePlus) - Les tensions sont vives au sein du groupe de presse Emedia Invest. Dans un communiqué incendiaire, le Syndicat des travailleurs a dénoncé avec véhémence les conditions de travail dégradantes et le non-paiement des salaires depuis des mois.
Citant le secrétaire général du Synpics-Emedia, le texte rappelle que "des travailleurs courent encore et toujours derrière leur salaire des mois d'avril et de mai. On ne parle plus de retard de salaires. Mais plutôt d'arriérés de salaires."
Cette situation perdure depuis plus de trois ans selon le Syndicat, qui s'insurge : "Ces pères, mères et responsables de familles peuvent se passer d'avances s'ils recevaient correctement leur dû à la fin de chaque mois."
Le point de discorde est l'absence d'avance sur salaire pour la fête de Tabaski, annoncée plus tôt dans la journée par la Direction dans un communiqué. Celle-ci a évoqué "les difficultés que traverse l'entreprise en ce moment" avec "la rareté de la ressource, les aléas du recouvrement et l'affaiblissement de nos marges opérationnelles."
Mais pour les délégués syndicaux, c'est une diversion qui occulte le véritable problème : "Qui a demandé cette avance ? Diversion !" Le Syndicat campe sur sa ligne de conduite : "Nous ne cessons de le rappeler : le salaire est avant tout une question de dignité."
L'avenir s'annonce des plus orageux pour la Direction générale d'Emedia Invest, qui dit espérer "une rapide inversion des circonstances". Mais les travailleurs, eux, réclament avec force le paiement des arriérés de salaires accumulés, conformément au droit du travail.
Cette crise met en lumière les défis de la presse privée au Sénégal, souvent confrontée à des tensions de trésorerie malgré son rôle essentiel dans une démocratie viable. Elle intervient dans un contexte de forte tension entre l'État et les organes de presse à propos de la dette fiscale.