GUINÉE, HUIT MOIS DE PRISON FERME POUR DEUX CADRES DE LA HAUTE AUTORITÉ DE LA COMMUNICATION
Djènè Diaby et Tawel Camara, deux des 13 commissaires de HAC, régulatrice des médias, ont passé la nuit à la prison centrale de Conakry après avoir été inculpés pour diffamation contre le chef de l’État.
Deux membres de la haute autorité de la communication guinéenne ont été écroués, mercredi, après avoir déclaré que les patrons de médias très suivis avaient été achetés par la junte pour se montrer conciliants envers elle.
Djènè Diaby et Tawel Camara, deux des 13 commissaires de la Haute autorité de la communication (HAC), régulatrice des médias, ont passé la nuit à la prison centrale de Conakry après avoir été inculpés pour diffamation contre le chef de l’État et placés sous mandat de dépôt, a dit un autre commissaire, Amadou Touré à un correspondant de l’AFP.
Djènè Diaby et Tawel Camara ont révélé le 12 juin lors d’une rencontre publique comment quatre radios et deux télévisions privées à forte audience s’étaient retrouvées interdites fin mai.
Djènè Diaby et Tawel Camara ont reproché aux patrons d’avoir ignoré les avertissements de la HAC et de n’avoir pas mis en sourdine les critiques à l’encontre de la junte au pouvoir alors qu’ils avaient, selon eux, touché de l’argent de la présidence du général Mamadi Doumbouya.
Les deux commissaires avaient décrit les membres de la junte comme indifférents à la légalité et capables de tout pour conserver le pouvoir, y compris « égorger » leur mère selon de Djènè Diaby.
La HAC a suspendu les deux commissaires pour « faute lourde » le 13 juin. Les directeurs des groupes Hadafo Médias, Djoma Média et Fréquence Médias ont annoncé porter plainte contre les deux officiels. Leurs médias font partie des six radios et télévisions auxquelles les autorités ont retiré leur agrément le 22 mai.
Les autorités se sont contentées d’invoquer un « non-respect du contenu des cahiers des charges » et des « dérapages réguliers ».