LE PARI ÉCOLOGIQUE ET FUTURISTE DES BRT
Depuis le lancement de ce réseau révolutionnaire, les habitants de la capitale sénégalaise ont enfin accès à un transport rapide, confortable et respectueux de l'environnement. Un progrès salué par tous après des années d'embouteillages monstres
(SenePlus) - Dakar, la capitale a récemment lancé un tout nouveau système de transport public révolutionnaire : un réseau de bus rapides 100% électriques, baptisé Bus Rapid Transit (BRT). Cette initiative audacieuse, une première en Afrique selon RFI, vise à réduire les embouteillages monstres et la pollution atmosphérique qui sévissent dans cette ville ultra-congestionnée.
Comme le rapporte Léa-Lisa Westerhoff pour RFI, les nouveaux bus électriques offrent un confort et une rapidité inédits aux usagers. Cheikh, un jeune conseiller commercial, se réjouit : "Moi, d'habitude je faisais plus de deux heures pour arriver ici à destination à Sacré-Cœur. Maintenant, je le fais en 30 minutes. C'est une aubaine, pour nous. C'est bien, il est confortable, climatisé. On se sent bien, là."
Avec 55 places assises, 150 debout, la climatisation et une voie dédiée de 14 arrêts entre la banlieue et le centre-ville, ces bus électriques permettent des trajets fluides sans bouchons. "La rapidité, lance un passager enthousiasmé. En un temps record, je suis arrivé au travail. En 7 ou 8 minutes de trajet, c'est très rapide."
Pour une ingénieure civile, "c'est super efficace". "J'ai laissé ma voiture à la maison [...] Et ça nous aide avec les bouchons à Dakar qui sont monstrueux. Il était temps qu'on ait une meilleure mobilité au Sénégal."
Malick Ndiaye, le ministre des Transports, promet une extension majeure: "Plus de 1000" bus électriques et à gaz sont prévus, avec "des bus de rabattement pour permettre aux usagers de rejoindre le BRT et d'aller en ville".
La société concessionnaire Dakar Mobilité vise 300 000 voyageurs par jour à terme, avec un temps de trajet réduit de moitié.
Au-delà de fluidifier la circulation, cette révolution verte des transports vise à lutter contre la pollution meurtrière. Selon Thierno Birahim du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar, "avec ce mode de transport non-polluant, nous faisons des économies de 59 000 tonnes de CO2 par an."
Toutefois, il souligne que "le BRT à côté du TER [train régional], ça ne suffit pas" face à l'explosion démographique et l'essor de la motorisation privée. "On est juste au début" d'une nécessaire transition vers des transports urbains durables.
En somme, ce réseau de bus électriques marque "un saut qualitatif énorme" selon M. Birahim, à la fois pour la mobilité et l'environnement des Dakarois, tout en appelant à poursuivre les efforts.