ILS ONT UN PROJET, MAIS PAS UN PROGRAMME
Le Projet de transformation systémique du Sénégal n’est pas encore disponible. Pape Demba THIAM décortique la politique du régime de Bassirou Diomaye Faye après 100 jours.
Les économistes se succèdent à E-Media. Après Chérif Salif Sy, Papa Demba Thiam a fait face aux Rédactions de iRadio, iTv, Emedia et Bés bi, ce vendredi. Le Projet de transformation systémique du Sénégal n’est pas encore disponible. L’invité décortique la politique du régime de Bassirou Diomaye Faye après 100 jours.
Il préfère encore être tolérant avec le régime de Bassirou Diomaye Faye. L’économiste Papa Demba Thiam constate d’abord que c’est «la première fois» que des dirigeants fassent preuve d’humilité en disant «qu’ils sont venus pour apprendre, et sollicitent des compétences pour développer le pays». Il a salué l’approche des nouvelles autorités qui organisent des rencontres pour se pencher sur les stratégies de développement du pays. M. Thiam est convaincu que des inspecteurs des impôts et du Trésor, seuls ne peuvent développer ce pays. «Un projet est un concept politique. Aujourd’hui, il a besoin d’être travaillé, pour devenir consommable. Ils sont des produits du système qui, à travers l’Ena (Ecole nationale d’administration), sont la crème. Mais ce sont des inspecteurs et non des stratèges du développement», a-t-il souligné. Mais Papa demba Thiam ne fait pas partie de ceux qui considèrent que le Projet de Diomaye et Sonko n’existe pas. «Un projet n’est pas un programme. Ils ont un projet. Mais il doit être transformé en stratégie de mise en œuvre», a insisté l’économiste.
«Si ceux qui sont là ne font pas attention, ce qui arrive au Kenya nous arrivera»
Papa Demba Thiam prône une volonté politique du nouveau régime. «J’avais dit sous Macky Sall que si la pauvreté n’est pas prise en charge, le pouvoir serait dans la rue. On a voté pour dégager Macky Sall. Si ceux qui sont là aujourd’hui ne comprennent pas cela, c’est ce qui arrive au Kenya qui nous arrivera», prévient le consultant en Gestion de projets et management. Il dit attendre encore l’orientation de la politique de Diomaye-Sonko.
Pour lui, le Sénégal doit compter sur «une élite et un nouveau modèle de penser conformes aux aspirations de notre peuple». S’il concède que le gouvernement vient de «prendre ses marques», le spécialiste du développement des chaînes de valeur, relève des incohérences dans la «composition organique du gouvernement dès le départ». Il dit : «J’espère que c’est un gouvernement provisoire. Parce que, par exemple, le ministère Tourisme et de l’artisanat est une reproduction tautologique. L’artisanat est la base de l’industrialisation qui est une production de masse.»