ADHA SONNE L'ALARME FACE À L'INSÉCURITÉ
Dans l'espace de deux semaines, trois meurtres brutaux ont secoué le pays, ébranlant la confiance des citoyens. Face à cette situation inquiétante, l'ONG Action pour les Droits Humains et l’Amitié exhorte les autorités à agir sans délai
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'ONG Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) daté du 29 août 2024 relatif àla situation sécuritaire dansle pays.
"Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) exprime sa vive préoccupation face à la recrudescence de l’insécurité qui sévit actuellement au Sénégal. Au cours des deux dernières semaines, pas moins de trois meurtres ont été recensés, plongeant le pays dans un climat d’insécurité et de peur.
Parmi ces crimes odieux, nous déplorons la mort tragique d'Amadou Diallo, abattu en plein acte de bravoure alors qu'il tentait de protéger une femme à Grand-Yoff. La découverte du corps sans vie de la jeune Aïcha Ndongue dans une mare ajoute une nouvelle victime à cette série d’horreurs. Enfin, le meurtre du danseur Aziz Dabala et de son colocataire Wally, tous deux tués dans leur propre appartement, témoigne de la gravité de la situation.
Autrefois perçu comme un havre de paix et de solidarité, le Sénégal semble aujourd’hui sombrer dans une spirale de violence incontrôlée. Il est impératif que les autorités prennent des mesures immédiates pour enrayer cette insécurité grandissante.
Face à cette situation alarmante, Action pour les Droits Humains et l’Amitié rappelle que l’État a pour devoir primordial de garantir la sécurité des personnes et des biens, conformément aux dispositions de l’article 7 de la Constitution du Sénégal, qui stipule que « toute personne a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l'intégrité de sa personne. »
ADHA appelle les autorités à assumer pleinement leurs responsabilités en déployant une stratégie rigoureuse et efficace pour combattre cette violence qui menace la quiétude de nos concitoyens.
À cet égard, ADHA demande au ministre de l'Intérieur de prendre ses responsabilités en mettant en œuvre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la sécurité et la confiance des citoyens, en application de la Loi portant Code pénal, notamment les articles relatifs aux atteintes à la vie et à l'intégrité physique.
ADHA exige des autorités compétentes :
- Que toute la lumière soit faite sur ces crimes récents et que les coupables soient traduits en justice sans délai ni complaisance, conformément au Code pénal.
- Que les responsabilités soient clairement établies et que les sanctions prévues par la loi soient appliquées avec la plus grande rigueur, en vertu des dispositions de l’article du Code de procédure pénale.
- Que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire, notamment par une augmentation significative des effectifs des forces de sécurité, qu’il s’agisse de la police, de la gendarmerie ou des agents de sécurité de proximité, comme le prévoient les textes régissant l’organisation des forces de sécurité publique.
ADHA s’incline devant la mémoire des victimes et adresse ses sincères condoléances à leurs familles. Notre solidarité et notre compassion vont également à toutes les personnes victimes d’agressions. ADHA condamne avec la plus grande fermeté ces actes d’une violence inacceptable.
En outre, ADHA recommande :
- À l’autorité judiciaire de mener des enquêtes approfondies pour que justice soit rendue aux victimes, en conformité avec les normes internationales de droits humains, telles que prévues par la Convention internationale relative aux droits civils et politiques ratifiée par le Sénégal.
- D’accroître les moyens logistiques des forces de sécurité pour leur permettre de mieux répondre aux besoins croissants en matière de sécurité.
- De renforcer les contrôles en mettant en place (une police de proximité communautaire comme en Belgique) qui circule 24 heures sur 24, jouant un rôle actif dans la prévention et la sécurité communautaire, conformément aux directives du ministère de l'Intérieur.
- De mobiliser les forces de l’ordre pour assurer la sécurité des citoyens, en les déployant de manière proactive sur le terrain, conformément à la réglementation en vigueur.
- Le retour aux valeurs pour cultiver la citoyenneté, la morale, le respect, la discipline, et surtout
l’éducation de base, un rôle que les parents doivent pleinement assumer.
- La nécessité d’avoir des espaces de dialogue, étant donné que Dakar n’a plus de plage publique.
- Revoir les contenus des réseaux sociaux et des médias.
Action pour les Droits Humains et l’Amitié reste mobilisée et vigilante quant à la suite des événements et continuera de plaider pour un Sénégal où la sécurité de chaque citoyen est une priorité absolue."