SUICIDES DE JEUNES CONTRE SUICIDE MORAL
À l'heure de sa mise en œuvre, le "Projet" reste des vœux pieux que le Premier ministre refuse de présenter au peuple. Notre pays, ressemble à un navire à la dérive, sans cap
L’équation "émigration clandestine par pirogue = suicide" a été souvent opposée aux aventuriers du désespoir. Qu'elle soit adoptée par le président Diomaye en dit long sur le renouveau attendu du régime qui devait changer la face du Sénégal. Cette condamnation morale n'aura, hélas, que peu d'effets sur ceux qui ont survécu à de terribles épreuves en mer et vu périr leurs compagnons, tout en se disant prêts à repartir.
Le véritable drame, c’est que Sunugaal, notre pays, ressemble à un navire à la dérive, sans cap. À l'heure de sa mise en œuvre, le "Projet" reste des vœux pieux que le Premier ministre refuse de présenter au peuple à travers l'Assemblée nationale, démocratiquement élue.
Ce reniement n'est pas le dernier, au contraire. En trahissant sa parole donnée à l’Assemblée nationale de tenir la DPG le 13, le président de la République ouvre une ère où l'engagement écrit de la plus haute autorité ne vaut rien. Ce suicide moral explique, pour beaucoup, le "suicide" des jeunes en mer.
2024 s’annonce comme une année économiquement perdue, dominée par des affrontements avec des ennemis réels ou imaginaires (presse, opposition, religieux, puissances étrangères). Tandis que les nominations qui récompensent les copains supplantent les fameux appels à candidatures promis. Comme le confirme un certain ministre, il faut être du système pour avoir sa place à la fête.