MAHAWA SEMOU DIOUF ATTRAIT MAYORO MBAYE DEVANT LA BARRE LE 13 MARS
LE DOYEN DES JUGES D’INSTRUCTION RECLAME UN MILLIARD
Le doyen des juges d’instruction (Dji) Mahawa Sémou Diouf va faire comparaître l’homme d’affaires Mayoro Mbaye devant la barre le 13 mars prochain. Le magistrat instructeur, qui a visé dans la procédure les journaux «Enquête» et «l’Observateur» ainsi que les rédacteurs des articles incriminés, réclame 1 milliard aux organes de presse et à Mbaye.
Le feuilleton judiciaire qui est une première dans l’histoire du temple de Thémis connaît un rebondissement. Le doyen des juges d’instruction (Dji), après avoir servi une sommation interpellative à Mayoro Mbaye, l’attrait le 13 mars prochain devant la barre pour diffamation. Les journaux «Enquête» et «L’Observateur» ainsi que les signataires des articles incriminés sont cités dans la procédure. Mahawa Sémou Diouf réclame aux prévenus 1 milliard qu’ils devront payer solidairement en guise de dommages et intérêts.
Les conseils du juge, Mes Khassimou Touré et Boubacar Wade, pour ce qui est du quotidien «Enquête», s’intéressent à l’édition n° 787 du 28 janvier 2014 qui avait barré sa Une par ce titre «provocateur et d’une mesquinerie rébarbative» : «Affaire Maritalia : le milliardaire Mayoro Mbaye attaque le doyen des juges; il fait constater par un huissier, leurs échanges de sms».
Les conseils du Dji estiment que les propos relayés à la page 6 sont «fétides, déshonorants et ubuesques» et ont fortement et gravement entaché et souillé l’honneur et la considération de Mahawa Sémou Diouf. Ils ont principalement visé l’article 258 du Code Pénal. Ce dernier stipule que «toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur et à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation. (…) Elle est punissable même si elle s’exprime sous une forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommé, mais dont l’identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés…».
Pour ce qui est de «L’Observateur», dans son édition n°3104 du lundi 27 janvier 2014, il est écrit à la page 7 : «Mayoro Mbaye expulsé de son domicile, le ministre de la Justice se saisit du dossier. Les actes de Mahawa Sémou Diouf sont décriés». Dans le texte, Mayoro Mbaye laisse penser qu’il a été expulsé de son domicile à Hann plage sur instruction du Dji. Il a également annoncé l’existence d’échanges de sms entre le magistrat et lui, mais n’a cependant pas livré le contenu des textos, laissant penser qu’il détient des preuves irréfutables de corruption et de concussion. Ce qui est «faux, malveillant et incongru», ont estimé les conseils.
Toujours dans l’article paru dans «L’Observateur», Mayoro Mbaye a estimé que le comportement de Mahawa Sémou Diouf à son égard était plus qu’atypique. Pour se plaindre, il n’a pas hésité à saisir la garde du Sceaux Aminata Touré et son successeur Me Sidiki Kaba. Les affirmations incriminées, qui ont largement été diffusées sur le toile, relèvent les avocats, portent atteinte «gravement, moralement, socialement et professionnellement à l’honneur et à la considération du juge».