PROJET RADIUS, UNE INITIATIVE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Selon Dr Savadogo du CORAF, le projet se fixe plusieurs objectifs clés, notamment encourager l’adoption massive de pratiques agroécologiques dans les pays cibles (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal)
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli ce mardi 4 février le lancement officiel du projet RADiUS (Réseau en Agroécologie pour Promouvoir la Durabilité des Systèmes Alimentaires), une initiative régionale portée par le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) et soutenue par l’Union européenne à travers le programme DeSIRA+.
Cet événement a réuni des chercheurs, des décideurs politiques, des représentants d’organisations paysannes, ainsi que des partenaires techniques et financiers, tous animés par un objectif commun : favoriser la transition agroécologique pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Lors de son allocution, le Directeur Exécutif du CORAF, Dr Moumini Savadogo, a souligné l'importance stratégique du projet RADiUS dans un contexte marqué par les défis environnementaux et climatiques.
« Ce projet vise à accompagner la transition agroécologique des exploitations agricoles afin de renforcer la sécurité économique, alimentaire et nutritionnelle dans notre région. La collaboration entre les différentes parties prenantes est essentielle pour garantir le succès de cette initiative », a-t-il déclaré.
Le projet RADiUS repose sur un partenariat entre plusieurs institutions académiques et de recherche, dont l’UCAD, l’Université Joseph Ki-Zerbo du Burkina Faso, l’Université Félix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire, l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement du Cameroun et l’Institut de Recherche sur le Coton du Bénin.
Selon Dr Savadogo, le projet se fixe plusieurs objectifs clés, notamment encourager l’adoption massive de pratiques agroécologiques dans les pays cibles (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal). Le projet vise également à améliorer la santé des sols et la gestion durable des ressources naturelles et à aloriser les données agricoles et soutenir l’émergence d’initiatives entrepreneuriales locales.
« L’apprentissage entre agriculteurs est crucial pour le renforcement des organisations paysannes. Nous devons créer un environnement propice à la diffusion des innovations en agroécologie et mettre en place des cadres favorisant les échanges entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs de terrain », a-t-il ajouté.
L’Union européenne, principal bailleur du projet, a réaffirmé son engagement à accompagner la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest et du Centre. Son représentant a rappelé que RADiUS s’inscrit dans les priorités de la stratégie conjointe UE-Sénégal, axée sur la croissance verte et inclusive.
« La transition agroécologique est essentielle pour faire face aux défis climatiques et environnementaux actuels. Elle offre des solutions innovantes pour une agriculture plus résiliente et durable, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de la ‘Vision Sénégal 2050’ », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur la nécessité d’unir les forces entre institutions académiques, organisations paysannes et partenaires techniques afin d’assurer le succès du projet.
Pour sa part, le directeur général de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) a mis en avant le rôle clé de la recherche scientifique dans le développement de pratiques agricoles durables. « L’ISRA s’engage pleinement à mobiliser ses infrastructures, ses laboratoires et ses chercheurs pour accompagner cette transition. Nous devons co-construire des connaissances adaptées aux réalités de nos producteurs pour assurer une adoption efficace des innovations agroécologiques », a-t-il précisé.
Le représentant du ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique du Sénégal a salué l’initiative, soulignant son alignement avec les priorités du pays en matière de sécurité alimentaire et de préservation des ressources naturelles.
« L’agroécologie représente une réponse pertinente aux défis agricoles et climatiques actuels. Ce projet contribuera à renforcer les capacités des acteurs du secteur agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre », a-t-il affirmé.
Avant de conclure, il a appelé à une mobilisation collective pour assurer le succès de RADiUS : « En partageant nos connaissances et nos expériences, nous pourrons bâtir un réseau solide et unifié pour une agriculture plus résiliente et durable. »