MALI: LES GROUPES ARMÉS DU NORD "PARLERONT D'UNE SEULE VOIX" AVEC BAMAKO
Ouagadougou, 28 août 2014 (AFP) - Des groupes armés touareg et arabes du nord du Mali se sont mis d'accord pour parler "d'une seule voix" au gouvernement malien lors d'une rencontre prévue le 1er septembre à Alger, ont-ils annoncé jeudi à Ouagadougou.
"Chacun est responsable de faire de cette unité une réalité. Il y va de notre crédibilité et de notre dignité", a déclaré Alghabass Ag Intalla, secrétaire général du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) au terme d'une rencontre de trois jours dans la capitale burkinabè.
Les groupes armés, incapables de tenir un discours commun, même au sein d'une même entité, se sont jusqu'à présent exprimés dans une cacophonie généralisée, empêchant toute avancée constructive sur le dossier de l'Azawad, concernant le nord du Mali, pour lequel ils réclament "un statut juridique conforme à ses spécificités", sans plus d'explications.
"Nous avons eu des discussions sur les leçons à tirer du passé. Ces leçons, nous les avons tirées", a commenté Ibrahim abba Kantao, le président de la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFRP-2), appelant à "davantage de précision".
"Il ne s'agit pas de faire une déclaration et de laisser son exécution à l'autre. Le point principal de cet accord, c'est l'union entre les différents mouvements", a renchéri M. Ag Intalla.
Des négociations de paix entre Bamako et les groupes armés vont reprendre le 1er septembre à Alger dans le cadre d'une feuille de route signée par les deux parties fin juillet. "Tous les mouvements y seront et parleront d'une même voix", a promis Ahmed Ould Sidi Mohamed, secrétaire général du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), quand bien même ils seront regroupés en "deux grandes coordinations" et non une.
Depuis l'accord de Ouagadougou de juin 2013 qui a permis la tenue d'une présidentielle remportée par Ibrahim Boubacar Keïta en août 2013, les pourparlers piétinent et des groupes armés continuent à mener des actions meurtrières dans le nord du Mali.
L'offensive lancée en janvier 2012 par la rébellion touareg du MNLA dans le nord du Mali avait entraîné le pays dans une profonde crise politico-militaire de 18 mois.
Cette crise a été marquée par la prise de contrôle du Nord par des groupes jihadistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), délogés en grande partie par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France et toujours en cours.