LE COLLECTIF NON AUX APE TIRE LA SONNETTE D'ALARME
MENACE DES DROITS DE DOUANES SUR 75% DES PRODUITS IMPORTES PAR l'EUROPE
Le collectif "Non aux APE" (Accords de partenariat économique) est monté au créneau, hier 18 septembre pour demander au président de la République, Macky Sall et le gouvernement de se retirer de l'accord signé en juillet dernier avec l'union européenne. Selon le collectif, les analyses ont montré que l'APE aura des conséquences néfastes sur les secteurs les plus importants du développement économique et social.
Organisant un point de presse dans un restaurant de la capitale sénégalaise, jeudi 18 septembre, le collectif regroupant à son sein les bloggeurs, le M23, Legs-Africa, Y en à marre, le monde paysan et les groupements des femmes transformatrices, les acteurs politiques et les membres du parlement sénégalais, acteur du monde de la coopération internationale, mouvements citoyens, cadres d’entreprises, universités, acteurs du secteur privé, a invité le président de la République et le gouvernement à se retirer de l’accord.
Il avance que les analyses ont démontré depuis 2003 que les APE auront des conséquences néfastes sur les secteurs les plus importants du développement économique et social. Il s’agit du domaine de l’emploi, l’investissement, le bien-être des ménages, le commerce intra-africain, les recettes publiques etc.
Le collectif non aux APE déclare que le Sénégal n’est pas épargné parce qu’il verra ses recettes budgétaires se réduire, son commerce avec les pays de l’Afrique de l’Ouest reculer, son PIB stagner et ses ménages dans le désarroi, du fait des pertes d’emploi, selon les analyses en finances.
C’est dans ce cadre que Maria Diouf, membre du collectif non aux APE a affirmé qu’il faut se battre pour qu’un tel désarroi ne se réalise pas. Parce que, dit-elle, en signant cet accord, les automatisations vont disparaître, voire nos familles, si l’on n’y prend garde de ce colonialisme européen.
Par ailleurs, Maria Diouf, présidente des femmes transformatrices sénégalaise (FTS), a soutenu que le collectif non aux APE refuse d’admettre cette politique de main tendue.
«Notre avenir ne dépendra pas de l’assistance, mais de la possibilité qu’auront les peuples de créer par eux-mêmes de la richesse et de vivre ensemble sur leur terre dans la paix et de la dignité», ajoute-t-elle .
«J’ai mon petit chez moi, c’est inadmissible que Modou se rendre chez moi pour me définir mes devoirs. En signant cet accord, c’est ce qui va se passer», a souligné Jean Marigou Diaby l’un de leader du collectif non aux APE.
Et d’ajouter «l’Etat doit prendre ses responsabilités pour dire non à cette mascarade européenne. Et s’il ne le fait pas nous serons toujours prêts à mener le combat afin de nous libérer ».
Selon le collectif non aux APE, cet accord va supprimer les droits de douanes sur 75% des produits qu’importe l’Europe dans un délai de 20 ans au maximum. C’est la raison laquelle le rejet des APE par les Présidents Wade, Obassanjo et bien d’autres chefs d’Etats africains.
Demba Makalou membre également, a appelé le gouvernement à plus de responsabilités pour éviter que la situation économique et sociale déjà difficile et précaire ne s’accentue.
Toutefois, il fait savoir que le Macky Sall doit défendre les intérêts à long terme du Sénégal et de l’Afrique.
«L’époque où un gouvernement pouvait prendre des engagements internationaux improductifs pour son peuple ou signer des accords léonins sans rendre compte, est révolue. Le Président est bien placé pour comprendre l’étendue de notre détermination à défendre l’intérêt du Sénégal », signalé M. Makalou.
«Nous allons sensibiliser tout le Sénégal sur ce qui se passe. Et s’il devrait y avoir un autre y en à marre, il en aura » a appris THIAT, initiateur aussi du collectif non aux APE et du mouvement «Y en à marre».
Par ailleurs, le rappeur estime que «qu’un guide doit protéger ses disciples, un papa sa famille et Macky Sall, étant chef de l’Etat à la même obligation. Par conséquent, nous ne rejetons pas les partenariats avec l’UE. Mais, nous affirmons avec force que ce partenariat ne doit pas être imposé par la pression et la force».
Les adhérents du collectif non aux APE ont invité toutes les parties prenantes à œuvrer pour se retirer de «ces accords qui nous mènent vers la ruine». Notamment, le chef de l’Etat, l’Assemblée Nationale, les citoyens Sénégalais, l’UE, et la CEDEAO afin de barrer la route et de garantir un avenir aux enfants du Sénégal.